Philippe de MALDEGHEM (1547-1611)
Mettez-moi où Phébus…
Douay, François Fabry, 1606.

Mettez-moi où Phébus les fleurs et l’herbe tue,
Ou là où par la glace et neige il est vaincu :
Mettez-moi où son char est moins chargé de feu,
Ou d’où qu’il vient, ou là, où nous perdons sa vue.

Mettez-moi en fortune ou haute ou inconnue,
À l’air doux et serein, au sombre et corrompu :
Mettez-moi à la nuit au jour court, au parcru
Mettez-moi grise ayant la joue ou toute nue,

Mettez-moi en la terre ou en un lac sans fond
Au ciel, sur un mont haut, ou en un val profond,
Et que l’âme sans corps j’aie, ou bien au corps jointe.

Mettez-moi en renom obscur ou loin connu,
Je serai, je vivrai ainsi que j’ai vécu,
Suivant de mes soupirs jà tri-lustres la pointe.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Mettez-moi où Phébus les fleurs et l’herbe tue,
Ou là où par la glace et neige il est vaincu :
Mettez-moi où son char est moins chargé de feu,
Ou d’où qu’il vient, ou là, où nous perdons sa vue.

Mettez-moi en fortune ou haute ou inconnue,
À l’air doux et serein, au sombre et corrompu :
Mettez-moi à la nuit au jour court, au parcru
Mettez-moi grise ayant la joue ou toute nue,

Mettez-moi en la terre ou en un lac sans fond
Au ciel, sur un mont haut, ou en un val profond,
Et que l’âme sans corps j’aie, ou bien au corps jointe.

Mettez-moi en renom obscur ou loin connu,
Je serai, je vivrai ainsi que j’ai vécu,
Suivant de mes soupirs jà tri-lustres la pointe.

 

En ligne le 16/06/09.
Dernière révision le 10/07/20.