Jean de LA JESSÉE (1551-?)
L’espoir m’enflamme…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

L’espoir m’enflamme, & la crainte m’englaçe,
L’ombre m’est iour, & le iour palle nuit,
Le mal m’allege, & la santé me nuit,
I’erre tousiours, & iamais ne deplaçe.

Tout m’est pesant, & rien ne me delasse,
Sans fin ie seme, & ne cueille aucun fruit :
Peril m’assiste, & secours me destruit,
Mon corpz est libre, & mon cœur on enlasse.

I’acroy ma honte, & conuoyte l’honneur,
Ie me releue, & suis mon ruineur :
Foible est ma forçe, & ma foiblesse est forte.

Ie fuy repos, & trauail ie poursuis,
I’ayme la hayne, & l’amour me transporte :
Est-il ennuy qui donne tant d’ennuis ?

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

L’espoir m’enflamme, & la crainte m’englaçe,
L’ombre m’est iour, & le iour palle nuit,
Le mal m’allege, & la santé me nuit,
I’erre tousiours, & iamais ne deplaçe.

Tout m’est pesant, & rien ne me delasse,
Sans fin ie seme, & ne cueille aucun fruit :
Peril m’assiste, & secours me destruit,
Mon corpz est libre, & mon cœur on enlasse.

I’acroy ma honte, & conuoyte l’honneur,
Ie me releue, & suis mon ruineur :
Foible est ma forçe, & ma foiblesse est forte.

Ie fuy repos, & trauail ie poursuis,
I’ayme la hayne, & l’amour me transporte :
Est-il ennuy qui donne tant d’ennuis ?

 

En ligne le 21/11/05.
Dernière révision le 19/06/22.