Jean de LA JESSÉE (1551-?)
Qu’on nombre l’Ost…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

Qv’on nombre l’Ost des clairs feus nocturnaus,
Le sable espars en l’Afrique recuite,
Les flotz marins qui d’vne horrible suite
Font periller les voyageres Naus.

Qu’on nombre aussi les tormentz Infernaus,
Les cris, l’effroy, d’vn gros Camp mis en fuite :
Les durs regretz, la plainte en pleurs reduite,
D’vn qui ses yeus fait sourçer en canaus.

Mes soingz cruëlz dont Amour ne tient conte,
Passent de loing & l’vn & l’autre conte :
Tant ie foisonne en rages, & douleurs.

Tragique horreur, ne cherche ailleurs des larmes,
Des peurs, des coupz, des geines, des alarmes :
C’est moy qui suis vn Cahos de malheurs !

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Qv’on nombre l’Ost des clairs feus nocturnaus,
Le sable espars en l’Afrique recuite,
Les flotz marins qui d’vne horrible suite
Font periller les voyageres Naus.

Qu’on nombre aussi les tormentz Infernaus,
Les cris, l’effroy, d’vn gros Camp mis en fuite :
Les durs regretz, la plainte en pleurs reduite,
D’vn qui ses yeus fait sourçer en canaus.

Mes soingz cruëlz dont Amour ne tient conte,
Passent de loing & l’vn & l’autre conte :
Tant ie foisonne en rages, & douleurs.

Tragique horreur, ne cherche ailleurs des larmes,
Des peurs, des coupz, des geines, des alarmes :
C’est moy qui suis vn Cahos de malheurs !

 

En ligne le 29/01/05.
Dernière révision le 05/12/21.