Que n’ai-je mes
esprits
un peu plus
endormis,
Mon cerveau
plus
pesant,
et l’âme
plus
grossière,
Pour ne sentir si fort une
douleur
meurtrière,
Qui fait que sans repos
languissant
je gémis.
Mes sens
sensibles
trop ce sont mes
ennemis,
Qui époints jusqu’au vif d’une
douceur
trop
fière
Ont perdu le repos,
la liberté
première,
Pour trop sentir le mal
qu’en eux ils ont permis.
Si je n’eusse à
clair vu ta grâce
et ton mérite,
Mon mal
serait
léger,
et ma peine
petite :
Mais pour voir, pour connaître, et sentir jusqu’au
fond
Ta
grâce,
ta valeur, ta rigueur
ennemie,
Mes yeux,
esprits,
et sens, trop
clairs,
trop vifs,
trop
prompts,
Sont meurtriers,
sont tyrans,
sont bourreaux
de ma vie.
Que n’ai-je mes
esprits
un peu plus
endormis,
Mon cerveau
plus
pesant,
et l’âme
plus
grossière,
Pour ne sentir si fort une
douleur
meurtrière,
Qui fait que sans repos
languissant
je gémis.
Mes sens
sensibles
trop ce sont mes
ennemis,
Qui époints jusqu’au vif d’une
douceur
trop
fière
Ont perdu le repos,
la liberté
première,
Pour trop sentir le mal
qu’en eux ils ont permis.
Si je n’eusse à
clair vu ta grâce
et ton mérite,
Mon mal
serait
léger,
et ma peine
petite :
Mais pour voir, pour connaître, et sentir jusqu’au
fond
Ta
grâce,
ta valeur, ta rigueur
ennemie,
Mes yeux,
esprits,
et sens, trop
clairs,
trop vifs,
trop
prompts,
Sont meurtriers,
sont tyrans,
sont bourreaux
de ma vie.
En ligne le
29/11/06.
Dernière révision le 14/01/23.