Clovis HESTEAU (?-?)
En un coin de ce val…
Paris, Abel L’Angelier, 1578.

[…] 

En un coin de ce val un grand tertre bossu,
Couvrait d’un dos courbé un bel Antre moussu :
Lambrissé de Lambruche, et de Rosiers sauvages,
D’Aubépins, et de Houx, qui serrés par bocages,
Environnaient son flanc : puis trois grands chênes verts,
De gros touffeaux de Gui, et d’Hyerres couverts,
Ombrageaient tout son front, de leurs branches courbées,
S’épanchant çà et là jusqu’aux rives herbées.
D’une fente du tertre un surgeon murmurant,
Distillait peu à peu, et d’un bruit doux-courant,
Semblait conter au roc quelle angoisseuse peine,
Il sentait pour sortir de sa pierreuse veine.
Zéphyr (l’Anime-fleur) de Nature amoureux,
Rehachant coup sur coup de son plumeau venteux,
Crêpelait en cent plis le cristal de son onde :
Qui s’enflant par hoquets poussait l’arène blonde.
Et en se dérobant d’un cours serpentelet,
Traînait à dos rompu son flot argentelet,
Par les mollets sentiers que sa fuite glissante,
Traçait en mille endroits sous l’herbe verdissante.

Ravi de ces beautés me cuidant approcher,
Pour prendre la fraîcheur sous l’ombrageux rocher :
Qui est où plus souvent folâtre se récrée,
Des Déesses des bois la brigade sacrée.
Je vis qu’au bord de l’eau au plus épais des prés,
Un troupeau se paissait des bouquets diaprés,
Que le jeune printemps sous l’humide vêprée,
Verse au giron herbeux de l’amoureuse prée.
Et m’arrêtant (fiché) sur le bord du ruisseau,
J’entrevis dessous l’autre un jeune pastoureau

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

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En un coin de ce val un grand tertre bossu,
Couvrait dun dos courbé un bel Antre moussu :
Lambrissé de Lambruche, et de Rosiers sauvages,
DAubépins, et de Houx, qui serrés par bocages,
Environnaient son flanc : puis trois grands chênes verts,
De gros touffeaux de Gui, et dHyerres couverts,
Ombrageaient tout son front, de leurs branches courbées,
Sépanchant çà et là jusquaux rives herbées.
Dune fente du tertre un surgeon murmurant,
Distillait peu à peu, et dun bruit doux-courant,
Semblait conter au roc quelle angoisseuse peine,
Il sentait pour sortir de sa pierreuse veine.
Zéphyr (lAnime-fleur) de Nature amoureux,
Rehachant coup sur coup de son plumeau venteux,
Crêpelait en cent plis le cristal de son onde :
Qui senflant par hoquets poussait larène blonde.
Et en se dérobant dun cours serpentelet,
Traînait à dos rompu son flot argentelet,
Par les mollets sentiers que sa fuite glissante,
Traçait en mille endroits sous lherbe verdissante.

Ravi de ces beautés me cuidant approcher,
Pour prendre la fraîcheur sous lombrageux rocher :
Qui est où plus souvent folâtre se récrée,
Des Déesses des bois la brigade sacrée.
Je vis quau bord de leau au plus épais des prés,
Un troupeau se paissait des bouquets diaprés,
Que le jeune printemps sous lhumide vêprée,
Verse au giron herbeux de lamoureuse prée.
Et marrêtant (fiché) sur le bord du ruisseau,
Jentrevis dessous lautre un jeune pastoureau

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En ligne le 19/09/24.
Dernière révision le 19/09/24.