Michel GUY, dit Guy de TOURS (v. 1560-v. 1610)
On ne voit tant…
Paris, Nicolas de Louvain, 1598.

On ne void tant sous vne nuict seraine
De feux au Ciel briller de tous costez,
On ne void tant en May de nouueautez
Par les iardins de ma belle Touraine:

On ne void tant en Egypte d’Areine,
Qu’on apperçoit de diuines beautez,
De Cupidons, d’honnestes cruautez
Dessus le sein de ma chaste Sereine.

Là deux tetons couronnez de rubis,
Bossant vn peu leurs trop iustes habits,
Sous vn cambré rondement apparoissent:

Là mes desirs, là mes affections,
Là mes amours priuez de fictions,
Là sans espoir mes esperances paissent.

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On ne void tant ſous vne nuict ſeraine
De feux au Ciel briller de tous coſtez,
On ne void tant en May de nouueautez
Par les iardins de ma belle Touraine:

On ne void tant en Egypte dAreine,
Quon apperçoit de diuines beautez,
De Cupidons, dhonneſtes cruautez
Deſſus le ſein de ma chaſte Sereine.

Là deux tetons couronnez de rubis,
Boſſant vn peu leurs trop iuſtes habits,
Sous vn cambré rondement apparoiſſent:

Là mes deſirs, là mes affections,
Là mes amours priuez de fictions,
Là ſans eſpoir mes eſperances paiſſent.

 

Version de 1878 en ligne le 05/11/16,
remplacée par la version de 1598 le 06/12/23.
Dernière révision le 24/09/24.