NOTICE SUR GUY DE TOURS
[…] Sa vie, copiée sur les manuscrits de Colletet, pour M. Taschereau, a été ainsi soustraite au criminel incendie de la Bibliothèque de Louvre. Mais, comme cette notice a été composée, non pas par Guillaume Colletet, mais par son fils François, qu’elle est fort prolixe et, sauf les appréciations personnelles du biographe, ne contient aucun détail qui ne soit tiré des œuvres de Guy, nous en userons avec moins de respect que s’il s’agissait de pages émanées de Guillaume.
[…]
« Guy de Tours, dit-il, naquit dans cette fameuse ville dont il voulut porter le nom, ce qu’il fit à l’exemple de ce grand historiographe Grégoire de Tours, son compatriote ; car le nom de Michel était son nom propre [1], ainsi que je l’ai reconnu par une anagramme latine où, dans Micael Guido, il trouve Gaude mi, Clio ! — de même le nom de Guy, et non pas de Tours, c’était véritablement le nom de sa famille ; ce que j’apprends d’un sonnet qu’il fit sur la mort de son père, nommé pareillement Michel Guy, procureur au siège présidial de Tours, décédé en l’an 1595, âgé de 65 ans. Or, qu’il soit né à Tours, il le témoigne expressément lui-même dans une de ses odes. Comme il était fils d’un homme qui faisait profession de suivre le Palais, il le suivit aussi, puisqu’il exerça la charge d’avocat, comme il le dit encore lui-même. Ce qui n’empêcha pas pourtant que, suivant l’inclination qu’il avait naturellement à la poésie française et latine, il ne quittait souvent le sérieux emploi du barreau pour s’aller divertir sur Parnasse.
« En effet il composa beaucoup de vers, qu’il fit s’imprimer à Paris, in-12 (par Jean du Carroy) et publier (par N. de Louvain, libraire du Palais) l’année même de la naissance de Guillaume Colletet, mon père, je veux dire l’an 1598 et leur donna pour titre : Les premières œuvres et soupirs amoureux de Guy de Tours. »
[…]
Prosper BLANCHEMAIN,
Notice sur Guy de Tours, in Premières
Œuvres et Soupirs amoureux,
Paris, Léon Willem, 1878, pp. VII-IX
[Gallica, ark:/12148/bpt6k4445d, PDF_7_9]
(texte modernisé).
Notes
[1] Son prénom.
Plus je lui dis qu’elle est seule mon âme,
Plus mes propos elle met au néant
En ligne le 18/10/16.
Dernière révision le 20/10/24.