Michel GUY, dit Guy de TOURS
(v. 1560-v. 1610)
Dernier poème en ligne :
1598 : Cet œil riant…
 

 

 
Prosper BLANCHEMAIN, 1878
 

NOTICE SUR GUY DE TOURS

[…] Sa vie, copiée sur les manus­crits de Col­le­tet, pour M. Tas­che­reau, a été ain­si sous­traite au cri­mi­nel in­cen­die de la Biblio­thèque de Louvre. Mais, comme cette no­tice a été com­po­sée, non pas par Guil­laume Col­le­tet, mais par son fils Fran­çois, qu’elle est fort pro­lixe et, sauf les appré­cia­tions per­son­nelles du bio­graphe, ne con­tient au­cun dé­tail qui ne soit ti­ré des œuvres de Guy, nous en use­rons avec moins de res­pect que s’il s’agis­sait de pages éma­nées de Guil­laume.

[…]

« Guy de Tours, dit-il, na­quit dans cette fa­meuse ville dont il vou­lut por­ter le nom, ce qu’il fit à l’exemple de ce grand his­to­rio­graphe Gré­goire de Tours, son com­pa­triote ; car le nom de Mi­chel était son nom propre[1], ain­si que je l’ai re­con­nu par une ana­gramme la­tine où, dans Micael Guido, il trouve Gaude mi, Clio ! — de même le nom de Guy, et non pas de Tours, c’était vé­ri­ta­ble­ment le nom de sa fa­mille ; ce que j’ap­prends d’un son­net qu’il fit sur la mort de son père, nom­mé pa­reil­le­ment Mi­chel Guy, pro­cu­reur au siège pré­si­dial de Tours, dé­cé­dé en l’an 1595, âgé de 65 ans. Or, qu’il soit né à Tours, il le té­moigne expres­sé­ment lui-même dans une de ses odes. Comme il était fils d’un homme qui fai­sait pro­fes­sion de suivre le Pa­lais, il le sui­vit aus­si, puis­qu’il exer­ça la charge d’avo­cat, comme il le dit en­core lui-même. Ce qui n’em­pê­cha pas pour­tant que, sui­vant l’in­cli­na­tion qu’il avait na­tu­rel­le­ment à la poé­sie fran­çaise et la­tine, il ne quit­tait sou­vent le sé­rieux em­ploi du bar­reau pour s’al­ler di­ver­tir sur Par­nasse.

« En effet il com­po­sa beau­coup de vers, qu’il fit s’im­pri­mer à Paris, in-12 (par Jean du Carroy) et pu­blier (par N. de Lou­vain, li­braire du Pa­lais) l’année même de la nais­sance de Guil­laume Col­le­tet, mon père, je veux dire l’an 1598 et leur don­na pour titre : Les pre­mières œuvres et soupirs amou­reux de Guy de Tours. »

[…]

Prosper BLANCHEMAIN,
Notice sur Guy de Tours, in Premières Œuvres et Sou­pirs amou­reux, Paris, Léon Willem, 1878, pp. VII-IX
[Gallica, ark:/12148/bpt6k4445d, PDF_7_9]
(texte modernisé).


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Notes

[1] Son prénom.


Plus je lui dis qu’elle est seule mon âme,

Plus mes propos elle met au néant






En ligne le 18/10/16.
Dernière révision le 20/10/24.