Jean Édouard DU MONIN (1557-1586)
Ô du sacré Nombril…
Paris, Guillaume Bichon, 1585.

Le compagnon du Nombril. 3.

O du sacré Nombril Paradis compagnon,
Ie ne sçai qui tu es: mais ie sens en mon ame
Qu’vn Mongibel ardant loge sa chaude flame
Au centre des deus pars de ton friant oignon.

Pour tuer les ardeurs de mon bouïllant rongnon,
Ie voi bien vn bosquet que maint fleuron embâme
Prés vn fleuue laitteus, ecumant sous la rame,
Dont encraime ton lait le fretillant mignon.

De l’abri de ta grote vne soüaiue haleine
Empoupe calmement sur ton ondeuse plaine
Le voguetant nocher que ta main guide à bord:

Mais toutes cés frecheurs mon vif brandon n’alentent,
Car les cherchant, si fort tes sauts me violentent,
Que feu se fait mon chaud auant qu’attaindre port.

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Le compagnon du Nombril. 3.

O du ſacré Nombril Paradis compagnon,
Ie ne ſçai qui tu es: mais ie ſens en mon ame
Quvn Mongibel ardant loge ſa chaude flame
Au centre des deus pars de ton friant oignon.

Pour tuer les ardeurs de mon bouïllant rongnon,
Ie voi bien vn boſquet que maint fleuron embâme
Prés vn fleuue laitteus, ecumant ſous la rame,
Dont encraime ton lait le fretillant mignon.

De labri de ta grote vne ſoüaiue haleine
Empoupe calmement ſur ton ondeuſe plaine
Le voguetant nocher que ta main guide à bord:

Mais toutes cés frecheurs mõ vif brãdon nalẽtẽt,
Car les cherchant, ſi fort tes ſauts me violentent,
Que feu ſe fait mon chaud auant quattaindre port.

 

En ligne le 27/03/17.
Dernière révision le 17/07/25.