Jean Édouard DU MONIN (1557-1586)
Toujours le sein…
Nouvelles Œuvres, Amours et Contramours,
Paris, Jean Parant, 1582.

Toujours le sein de la pleureuse HyadeNymphe de la pluie,
Le goubeau frais de l’Échanson Troyen
Joignant à soi la baveuse Pléiadesœur de la pluvieuse Hyade,
Ne vont noyant notre val terrien.

Mais à la fin la campagne écumeuse
Tarit les pleurs d’Électrela plus jeune des sept Pléiades et de ses sœurs,
Et de Titan la face radieuse
Change en nos prés ces moites pleurs en fleurs.

Sur le nocher le mari d’Orithye
Toujours ne bouffe un gosier brise-roc :
L’âpre Mavors, verse-sang, ôte-vie
Toujours n’affile un furieux estoc.

Le temple saint du dieu double-visage
N’ouvre toujours à Bellone ses huis :
L’olive enfin de Minerve la sage
Des fiers canons étoupe les pertuis.

Après avoir sué par maintes Lunes
Sous le harnois du boute-feu Amour,
Ayant pleuré tant de nuits importunes
L’Éclipse honteux de mon printanier jour :

Enfin enfin sainte Éleuthérilidela reine, dans Le Songe de Poliphile
Démantelant mon gros air épaissi
Ouvre l’oreille à ma troupe Aonide
Dardant chez moi un beau rai éclairci.

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Toujours le sein de la pleureuse HyadeNymphe de la pluie,
Le goubeau frais de l’Échanson Troyen
Joignant à soi la baveuse Pléiadesœur de la pluvieuse Hyade,
Ne vont noyant notre val terrien.

Mais à la fin la campagne écumeuse
Tarit les pleurs d’Électrela plus jeune des sept Pléiades et de ses sœurs,
Et de Titan la face radieuse
Change en nos prés ces moites pleurs en fleurs.

Sur le nocher le mari d’Orithye
Toujours ne bouffe un gosier brise-roc :
L’âpre Mavors, verse-sang, ôte-vie
Toujours n’affile un furieux estoc.

Le temple saint du dieu double-visage
N’ouvre toujours à Bellone ses huis :
L’olive enfin de Minerve la sage
Des fiers canons étoupe les pertuis.

Après avoir sué par maintes Lunes
Sous le harnois du boute-feu Amour,
Ayant pleuré tant de nuits importunes
L’Éclipse honteux de mon printanier jour :

Enfin enfin sainte Éleuthérilidela reine, dans Le Songe de Poliphile
Démantelant mon gros air épaissi
Ouvre l’oreille à ma troupe Aonide
Dardant chez moi un beau rai éclairci.

[…] 

 

En ligne le 05/11/19.
Dernière révision le 07/10/23.