Guillaume DES AUTELS (1529-1581)
Je suis le Temps…
Lyon, J. de Tournes et G. Gazeau, 1550.

[…] 

Le Temps.

Je suis le Temps qui conduis toutes choses
Dessous la Lune en son concave encloses.
Le temps de naître, et le temps de mourir :
Temps de blesser, et le temps de guérir :
Temps de bâtir, et le temps de détruire :
Temps de pleurer, temps de gaudir et rire :
Temps de tristesse, et le temps de danser :
Temps de dépendre, et le temps d’amasser :
Temps de concorde, et temps de noise aperte :
Le temps de gain, et puis le temps de perte :
Temps pour garder ce dont l’on a affaire :
Temps puis après propice à s’en défaire :
Temps de repos, et puis le temps d’aller :
Le temps de taire, et le temps de parler :
Temps d’amitié parfaite, temps de haine :
Temps de la guerre, et temps de paix sereine.
Je suis le temps variable, inconstant,
Allant plus vite, ou pour le moins, autant
Que Boréas, tout à moi se conforme.
Or maintenant il faut selon la forme
De haut vouloir divin que tout je change.

Ignorance.

À mon avis j’entends quelqu’un étrange
Ici auprès : mais voici comme il court.
Bonsoir.

Le Temps.

Bonsoir.

Ignorance.

Vous venez de la Cour,
Crois-je Monsieur.

Le Temps.

Oui certes Madame.

Ignorance.

Que dit-on là de nouveau ?

Le Temps.

Sur mon âme
Je n’en sais rien, fors qu’on dit que le temps
Qui n’y est plus, rend plusieurs mal contents.

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

[…] 

Le Temps.

Je suis le Temps qui conduis toutes choses
Dessous la Lune en son concave encloses.
Le temps de naître, et le temps de mourir :
Temps de blesser, et le temps de guérir :
Temps de bâtir, et le temps de détruire :
Temps de pleurer, temps de gaudir et rire :
Temps de tristesse, et le temps de danser :
Temps de dépendre, et le temps d’amasser :
Temps de concorde, et temps de noise aperte :
Le temps de gain, et puis le temps de perte :
Temps pour garder ce dont l’on a affaire :
Temps puis après propice à s’en défaire :
Temps de repos, et puis le temps d’aller :
Le temps de taire, et le temps de parler :
Temps d’amitié parfaite, temps de haine :
Temps de la guerre, et temps de paix sereine.
Je suis le temps variable, inconstant,
Allant plus vite, ou pour le moins, autant
Que Boréas, tout à moi se conforme.
Or maintenant il faut selon la forme
De haut vouloir divin que tout je change.

Ignorance.

À mon avis j’entends quelqu’un étrange
Ici auprès : mais voici comme il court.
Bonsoir.

Le Temps.

Bonsoir.

Ignorance.

Vous venez de la Cour,
Crois-je Monsieur.

Le Temps.

Oui certes Madame.

Ignorance.

Que dit-on là de nouveau ?

Le Temps.

Sur mon âme
Je n’en sais rien, fors qu’on dit que le temps
Qui n’y est plus, rend plusieurs mal contents.

[…] 

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En ligne le 26/08/05.
Dernière révision le 01/07/21.