Vous voyant je suis tout, et rien
Absent de vous
JACQUES DE COURTIN DE CISSÉ.
Ce Jacques de Courtin de Cissé, dont vous venez de lire les vers, était compatriote de Belleau, ou du moins de la même Province [1]. Il était le fils de Jacques Courtin qui selon Gilles Bry, fut le dernier Bailli du Perche en robe longue [a]. Le même historien ajoute que ce Bailli « était homme de bonnes lettres, d’un esprit poli, de grande réputation, qu’il avait exercé vingt ans entiers l’état d’Avocat en la Cour de Parlement ; et qu’il fut tué l’an 1572 en la forêt de Bellesme. » Jacques de Courtin, son fils, ne lui survécut que de quelques années, étant mort le 18 Mars 1584, n’ayant qu’environ vingt-quatre ans. Dans un âge si jeune, il s’était déjà fait un grand nom par ses talents, et surtout par ses poésies. Comme il s’était trouvé aux grands jours de Poitiers avec Étienne Pasquier, Claude Binet, et plusieurs autres beaux esprits de ce temps-là, il avait, comme eux, célébré la Puce de Mademoiselle Des Roches : l’on trouve de lui sur ce frivole sujet, dans le recueil intitulé, la Puce des grands jours de Poitiers, une imitation en vers Français d’une pièce de Joseph Scaliger en vers Latins.
Dès 1581, Jacques de Courtin, âgé seulement de vingt ou de vingt et un ans, avait donné un recueil de ses poésies, qu’il avait dédié à Anne de Joyeuse, Seigneur d’Arques, Chambellan du Roi, Conseiller d’État, et Capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances de Sa Majesté. […]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature
française,
tome XII, 1748, pp. 301-302
[Gallica, NUMM-50655, PDF_304_305]
(texte modernisé).
Notes
[1] La « vie » de Jacques de Courtin succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à celle de Rémy Belleau, qui se conclut par un extrait de l’ode que Courtin adressa à Claude Binet sur la mort de Belleau.
[a] [note de l’abbé Goujet] Histoire d’Alençon et du Perche, pag. 373 & p. 49.
En ligne le 11/01/09.
Dernière révision le 20/03/23.