Jacques de COURTIN (v. 1560-1584)
D’un chaud désir…
Paris, Gilles Beys, 1581.

D’un chaud désir engendrer une glace,
Vivre en espoir, et se désespérer,
Être joyeux, soupirer, et pleurer,
Aller partout sans bouger d’une place.

Montrer à nu tout ce que l’on pourchasse,
Jusques au Ciel, courageux, aspirer,
Aimer autrui, et se déshonorer,
Mériter bien, et n’avoir que disgrâce.

Un doux dédain, une immuable foi,
Être captif, et n’avoir point de loi,
Parler sans voix, écouter sans ouïe,

Crier merci, et ne vouloir secours,
Dire une chose, et penser au rebours,
Sont les tourments dont mon âme est suivie.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

D’un chaud désir engendrer une glace,
Vivre en espoir, et se désespérer,
Être joyeux, soupirer, et pleurer,
Aller partout sans bouger d’une place.

Montrer à nu tout ce que l’on pourchasse,
Jusques au Ciel, courageux, aspirer,
Aimer autrui, et se déshonorer,
Mériter bien, et n’avoir que disgrâce.

Un doux dédain, une immuable foi,
Être captif, et n’avoir point de loi,
Parler sans voix, écouter sans ouïe,

Crier merci, et ne vouloir secours,
Dire une chose, et penser au rebours,
Sont les tourments dont mon âme est suivie.

 

En ligne le 28/08/09.
Dernière révision le 20/03/23.