Jean Antoine de BAÏF (1532-1589)
Hier cueillant cette Rose…
Paris, Lucas Breyer, 1573.

Hier cueillant cette Rose en Automne fleurie,
Je mis devant mes yeux notre Été qui s’enfuit,
Et l’Automne prochain, et l’Hiver qui le suit,
Et la fin trop voisine à notre chère vie.

La voyant aujourd’hui languissante et flétrie,
Un regret du passé à pleurer me conduit.
La raison que le deuil pour un temps a séduit,
Juge que cet exemple à plaisir nous convie.

Belle, que vous et moi serons bien à reprendre,
Hé, si le bien présent nous dédaignons de prendre
Tant que voyant le jour ici nous demeurons.

Las, hélas ! chaque Hiver les ronces effeuillissent,
Puis de feuille nouvelle au Printemps reverdissent,
Mais sans revivre plus une fois nous mourons !

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Hier cueillant cette Rose en Automne fleurie,
Je mis devant mes yeux notre É qui s’enfuit,
Et l’Automne prochain, et l’Hiver qui le suit,
Et la fin trop voisine à notre chère vie.

La voyant aujourd’hui languissante et flétrie,
Un regret du passé à pleurer me conduit.
La raison que le deuil pour un temps a séduit,
Juge que cet exemple à plaisir nous convie.

Belle, que vous et moi serons bien à reprendre,
Hé, si le bien présent nous dédaignons de prendre
Tant que voyant le jour ici nous demeurons.

Las, hélas ! chaque Hiver les ronces effeuillissent,
Puis de feuille nouvelle au Printemps reverdissent,
Mais sans revivre plus une fois nous mourons !

 

En ligne le 13/11/13.
Dernière révision le 19/03/22.