Jacques BÉREAU (1537 ?-1571 ?)
Au rosoyant matin…
Poitiers, Bertrand Noscereau, 1565 [Paris, 1884].

Au rosoyant matin, qu’est en son embonpoint
La florissante rose, on l’aime, loue et prise,
Mais, quand ce vient au soir, que du soleil l’a prise
La brûlante chaleur, à l’heure on n’en veut point.

La jeune fille ainsi, quand elle est sur le point
De quatorze ou quinze ans, elle est du tout requise
Pour sa grâce et beauté, mais, dès ce que la point
L’âge mûr et qui ride, un chacun la méprise.

Belle et jeune tu es : qu’est-ce que tu attends ?
Prends plaisir que l’on t’aime or que tu as le temps
Convenable, et d’aimer si as jamais envie,

Amarante, m’amie, hélas ! souvienne-toi
Combien j’ai eu d’ennui, de tourment et d’émoi,
De peine et de souci, pour toi toute ma vie.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

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Béreau

 

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1565 [1884]

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Au rosoyant matin, qu’est en son embonpoint
La florissante rose, on l’aime, loue et prise,
Mais, quand ce vient au soir, que du soleil l’a prise
La brûlante chaleur, à l’heure on n’en veut point.

La jeune fille ainsi, quand elle est sur le point
De quatorze ou quinze ans, elle est du tout requise
Pour sa grâce et beauté, mais, dès ce que la point
L’âge mûr et qui ride, un chacun la méprise.

Belle et jeune tu es : qu’est-ce que tu attends ?
Prends plaisir que l’on t’aime or que tu as le temps
Convenable, et d’aimer si as jamais envie,

Amarante, m’amie, hélas ! souvienne-toi
Combien j’ai eu d’ennui, de tourment et d’émoi,
De peine et de souci, pour toi toute ma vie.

 

En ligne le 19/03/22.
Dernière révision le 19/03/22.