TOujours
des bois
la cime
n’est chargée,
Sous les toisons
d’un hiver
éternel,
Toujours des Dieux le foudre
criminel
Ne darde en bas sa menace
enragée.
Toujours les vents,
toujours la mer
Égée
Ne gronde pas d’un orage
cruel :
Mais de la dent
d’un soin
continuel,
Toujours toujours ma vie
est outragée.
Plus je me force à le vouloir
tuer,
Plus il renaît pour mieux s’évertuer
De féconder une guerre
en moi-même.
Ô fort
Thébain, si ta serve vertu
Avait encor ce monstre
combattu,
Ce serait bien de tes faits le
treizième.
Toujours des bois.) Il dit, que toutes choses ont quelque intermission, fors son tourment, qui ne le laisse jamais en repos. Sous les toisons d’un hiver.) Sous les neiges. La mer Égée.) Qui est toutefois la plus tempétueuse mer, qu’on sache : comme témoigne Denys en sa cosmographie.
Ou gar tis keinô enaligkia
kumat’ ophellei
Ypsothi mormurôn heteros poros amphitritês
De
féconder une guerre en moi-même.) De faire
qu’une guerre naisse perpétuellement
dedans moi.
Ô fort Thébain.)
Il s’adresse à Hercule, qui purgea la terre de
monstres : et dit, que s’il pouvait combattre la
force du soin qui lui ronge l’esprit, on pourrait bien
compter cela pour le treizième de ses beaux faits.
Ta serve vertu.) Parce
que tout ce que fit Hercule, fut en obéissant à
Eurysthée.
Le treizième.)
Parce qu’on nombre douze principaux labeurs
d’Hercule, combien qu’il y en a beaucoup
d’autres.
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[texte modernisé]
[R]
En ligne le 06/07/08.
Dernière révision le 23/12/12.