Jean de LA JESSÉE (1551-?)
Voyez combien le Ciel…
ouvrir sur Gallica : La Grasinde, livre I, p. 1280.

Voyez combien le Ciel est iniuste, & seuere !
Voyez comment Nature esloigne de noz yeus
Ce qu’elle a de plus cher, plus noble, & precieus :
Et comme à noz souhaitz l’vn & l’autre est contrere !

Vous qui meritez bien qu’on vous prise, & reuere,
Vous condamnez (Madame) & Nature, & les Cieus :
Qui sous ne sçay quel vœu chastement soucieus,
Dans vn lieu retiré vous tiennent prisonniere.

Vostre age perd ainsi son beau lustre, & sa fleur :
L’Ambre, le musc, l’ençens, les pierres de valeur,
De mesme se perdroyent aux riuages Barbares,

Si des Marchandz forains ilz n’estoyent despouillez :
Souffrez donc qu’ilz le soyent, puis que vous esgallez
Les Perles, les senteurs, & les choses plus rares.

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Voyez combien le Ciel eſt iniuſte, & ſeuere !
Voyez comment Nature eſloigne de noz yeus
Ce quelle a de plus cher, plus noble, & precieus :
Et comme à noz ſouhaitz lvn & lautre eſt contrere !

Vous qui meritez bien quon vous priſe, & reuere,
Vous condamnez (Madame) & Nature, & les Cieus :
Qui ſous ne ſçay quel vœu chaſtement ſoucieus,
Dans vn lieu retiré vous tiennent priſonniere.

Voſtre age perd ainſi ſon beau luſtre, & ſa fleur :
LAmbre, le muſc, lençens, les pierres de valeur,
De meſme ſe perdroyent aux riuages Barbares,

Si des Marchandz forains ilz neſtoyent deſpouillez :
Souffrez donc quilz le ſoyent, puis que vous eſgallez
Les Perles, les ſenteurs, & les choſes plus rares.

 

En ligne le 11/11/24.
Dernière révision le 11/11/24.