Étienne JODELLE (1532-1573)
Je ne crains pas que Dieu…
Paris, N. Chesneau & M. Patisson, 1574.

Je ne crains pas que Dieu, le savoir, la vertu,
Laissent vaincre Satan, l’ignorance, et le vice,
Ni qu’en tout soit l’état, le repos, la police,
Par faux sujets, par trouble, et désordre abattu :

Que ce qui stable était, grand, et bon, combattu
Soit par légèreté, petitesse, et malice :
Que de l’habit du bien, de simplesse, et justice,
Le mal, le dol, le tort, soit longtemps revêtu :

Mais je crains qu’un désastre, et honte, et playe cède
Dieu !) trop tard à l’heur, à l’honneur, au remède,
Quand le rebelle (ô Dieu !) l’hérétic, l’étranger,

Auront mangé mon Roi, mon Église, et ma France.
Hâte-nous donc le jour, le sens, l’obéissance,
Pour de leur nuit, furie, et mépris nous venger.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Je ne crains pas que Dieu, le savoir, la vertu,
Laissent vaincre Satan, l’ignorance, et le vice,
Ni qu’en tout soit l’état, le repos, la police,
Par faux sujets, par trouble, et désordre abattu :

Que ce qui stable était, grand, et bon, combattu
Soit par légèreté, petitesse, et malice :
Que de l’habit du bien, de simplesse, et justice,
Le mal, le dol, le tort, soit longtemps revêtu :

Mais je crains qu’un désastre, et honte, et playe cède
Dieu !) trop tard à l’heur, à l’honneur, au remède,
Quand le rebelle (ô Dieu !) l’hérétic, l’étranger,

Auront mangé mon Roi, mon Église, et ma France.
Hâte-nous donc le jour, le sens, l’obéissance,
Pour de leur nuit, furie, et mépris nous venger.

 

En ligne le 16/06/10.
Dernière révision le 14/01/23.