Étienne JODELLE (1532-1573)
Quel heur Anchise à toi…
Paris, N. Chesneau & M. Patisson, 1574.

Quel heur Anchise à toi, quand Vénus sur les bords
Du Simoente vint son cœur à ton cœur ioindre !

Quel heur à toi Pâris, quand Œnone un peu moindre
Que l’autre, en toi berger chercha pareils accords !

Heureux te fit la Lune, Endymion, alors
Que tant de nuits sa bouche à toi se vint reioindre :

Tu fus, Céphale, heureux quand l’amour vint époindre
L’Aurore sur ton veuf, et pâle, et triste corps.

Ces quatre étant mortels des Déesses se virent
Aimés : mais leurs amours assez ne se couvrirent.
Au silence est mon bien : par lui, Maîtresse, à toi

Dans mon cœur plein, content et couvert je n’égale
Vénus, Œnone, Lune, Aurore : ni à moi
Leur Anchise, Pâris, Endymion, Céphale.

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Quel heur Anchise à toi, quand Vénus sur les bords
Du Simoente vint son cœur à ton cœur joindre !

Quel heur à toi Pâris, quand Œnone un peu moindre
Que l’autre, en toi berger chercha pareils accords !

Heureux te fit la Lune, Endymion, alors
Que tant de nuits sa bouche à toi se vint rejoindre :

Tu fus, Céphale, heureux quand l’amour vint époindre
L’Aurore sur ton veuf, et pâle, et triste corps.

Ces quatre étant mortels des Déesses se virent
Aimés : mais leurs amours assez ne se couvrirent.
Au silence est mon bien : par lui, Maîtresse, à toi

Dans mon cœur plein, content et couvert je n’égale
Vénus, Œnone, Lune, Aurore : ni à moi
Leur Anchise, Pâris, Endymion, Céphale.

 

En ligne le 31/05/19.
Dernière révision le 22/01/23.