Guillaume DES AUTELS (1529-1581)
J’étais tout seul…
Lyon, J. de Tournes et G. Gazeau, 1551.

Du pouvoir merveilleux, et étrange désir de son amour.

J’étais tout seul entier en mon essence,
Au paradis de l’amour de moi-même,
Et mon esprit, en ce logis suprême,
Se reposait sur ma douce indolence :

À mon réveil, je vis en ma présence
Celle moitié de mon tout, que plus j’aime
Être sans moi, cause et principal thème
De cette mort, que j’ai par son offense.

Puisque je n’ai donc failli que par toi,
En qui je vois la meilleur’ part de moi,
Souffre avec moi cette peine mortelle :

L’homme duquel tout homme est descendu,
Puni d’avoir pris le fruit défendu,
Piteusement faisait sa plainte telle.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Du pouvoir merveilleux, et étrange désir de son amour.

J’étais tout seul entier en mon essence,
Au paradis de l’amour de moi-même,
Et mon esprit, en ce logis suprême,
Se reposait sur ma douce indolence :

À mon réveil, je vis en ma présence
Celle moitié de mon tout, que plus j’aime
Être sans moi, cause et principal thème
De cette mort, que j’ai par son offense.

Puisque je n’ai donc failli que par toi,
En qui je vois la meilleur’ part de moi,
Souffre avec moi cette peine mortelle :

L’homme duquel tout homme est descendu,
Puni d’avoir pris le fruit défendu,
Piteusement faisait sa plainte telle.

 

En ligne le 11/03/14.
Dernière révision le 18/03/24.