Abraham de VERMEIL (v. 1550-v. 1620)
Belle, je sers vos yeux…
Paris, Matthieu Guillemot, 1600.

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Vermeil

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(vers 3-8 → 9)

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ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 254.

BElle, je sers vos yeux et vos cheveux dorés,
Mais un autre, ô rigueur, va moissonnant ma peine,
Ainsi mais non pour soi l’agneau porte la laine,
Ainsi mais non pour soi l’abeille fait ses rais,

Ainsi mais non pour soi le bœuf fend les guérets,
Ainsi mais non pour soi le chien brosse la plaine,
Ainsi mais non pour soi le cheval fond de peine,
Et le forçat ainsi fend les flots azurés.

Ô brebis, mouches, bœufs, chiens, chevaux et forçaires,
N’avez-vous point sujet de plaindre vos misères,
Lainant, ruchant, gagnant, chassant, portant, ramant ?

Si avez pour certain, mais las ! en votre tâche
Vous avez du repos, et je sers sans relâche,
En servant vous vivez, et je meurs en servant.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

BElle, je sers vos yeux et vos cheveux dorés,
Mais un autre, ô rigueur, va moissonnant ma peine,
Ainsi mais non pour soi l’agneau porte la laine,
Ainsi mais non pour soi l’abeille fait ses rais,

Ainsi mais non pour soi le bœuf fend les guérets,
Ainsi mais non pour soi le chien brosse la plaine,
Ainsi mais non pour soi le cheval fond de peine,
Et le forçat ainsi fend les flots azurés.

Ô brebis, mouches, bœufs, chiens, chevaux et forçaires,
N’avez-vous point sujet de plaindre vos misères,
Lainant, ruchant, gagnant, chassant, portant, ramant ?

Si avez pour certain, mais las ! en votre tâche
Vous avez du repos, et je sers sans relâche,
En servant vous vivez, et je meurs en servant.

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En ligne le 27/05/22.
Dernière révision le 02/11/22.