Jacques TAHUREAU (1527-1555)
En quel fleuve aréneux…
Poitiers, Marnef et Bouchet, 1554 [Paris, 1574].

En quel fleuue areneux iaunement s’escouloit
L’or qui blondist si bien les cheueux de madame?
Et du brillant esclat de sa iumelle flame,
Tout astre surpassant, quel haut ciel s’emperloit?

Mais quelle riche mer le coral receloit
De ceste belle leure, où mon desir s’affame?
Mais en quel beau iardin la rose qui donne ame
A ce teinct vermeillet, au matin s’estalloit?

Quel blanc rocher de Pare, en estoffe marbrine
A tant bien montagné ceste plaine diuine?
Quel parfum de Sabee a produit son odeur?

O trop heureux le fleuue, heureux ciel, mer heureuse,
Le iardin, le rocher, la Sabee odoreuse,
Qui nous ont enlustré le beau de son honneur.

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En quel fleuue areneux iaunement seſcouloit
Lor qui blondist ſi bien les cheueux de madame?
Et du brillant eſclat de ſa iumelle flame,
Tout aſtre ſurpaſſant, quel haut ciel semperloit?

Mais quelle riche mer le coral receloit
De ceſte belle leure, où mon deſir saffame?
Mais en quel beau iardin la roſe qui donne ame
A ce teinct vermeillet, au matin seſtalloit?

Quel blanc rocher de Pare, en eſtoffe marbrine
A tant bien montagné ceſte plaine diuine?
Quel parfum de Sabee a produit ſon odeur?

O trop heureux le fleuue, heureux ciel, mer heureuſe,
Le iardin, le rocher, la Sabee odoreuſe,
Qui nous ont enluſtré le beau de ſon honneur.

 

Texte de l’édition de 1870 en ligne le 01/09/19,
remplacé par celui de 1574 le 03/11/24.
Dernière révision le 13/11/24.