Pierre de RONSARD (1524-1585)
Ni de son chef…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553.
ouvrir sur Gallica : Les Amours, p. 59.

NI de son chef le tresor crépelu,
Ni de sa ioüe vne & l’autre fossette,
Ni l’embonpoint de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince a mon ame sugette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me gette
Le plus agu de son trait émoulu,

Ni de son ris les miliers de Charites,
Ni ses beautés en mile cœurs ecrites
N’ont esclaué ma libre affection.

Seul son esprit, ou tout le ciel abonde,
Et les torrens de sa douce faconde
Me font mourir pour sa perfection.

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NI de son chef le tresor crépelu,
Ni de sa ioüe vne & l’autre fossette,
Ni l’embonpoint de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,

Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince a mon ame sugette,
Ni son beau sein, dont l’Archerot me gette
Le plus agu de son trait émoulu,

Ni de son ris les miliers de Charites,
Ni ses beautés en mile cœurs ecrites
N’ont esclaué ma libre affection.

Seul son esprit, ou tout le ciel abonde,
Et les torrens de sa douce faconde
Me font mourir pour sa perfection.

 

En ligne le 11/10/12.
Dernière révision le 31/08/23.