Vasquin PHILIEUL (1522-?)
Au ciel n’y a étoiles…
Avignon, Barthélémy Bonhomme, 1555.

Au ciel n’y ha estoiles, tant soient belles,
Ne par la mer bois froissez ou glissans,
Ne par les champs Cheualiers reluisans,
Ne d’attendu plaisir fresches nouuelles:

Ne par foretz courir feres rebelles,
N’ouir d’amours chants ornés & duisans,
Ne iouuenceaux par prais & lieux plaisans
Long d’un ruisseau aueques damoiselles,

Ne cas aucun est, qui triste, ou ioyeux
Face mon cœur: tant l’ha enseueli
Celle qui fut lumiere de mes yeulx.

Tant las de uiure est mon corps affoibli,
Que ueulx & ueulx mourir, seul pour reuoir
Ce qu’a mes yeulx mieulx eust ualu ne uoir.

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Au ciel ny ha eſtoiles, tant soient belles,
Ne par la mer bois froiſſez ou gliſſans,
Ne par les champs Cheualiers reluisans,
Ne dattendu plaiſir fresches nouuelles:

Ne par foretz courir feres rebelles,
N’ouir damours chants ornés & duiſans,
Ne iouuenceaux par prais & lieux plaiſans
Long dun ruiſſeau aueques damoiſelles,

Ne cas aucun est, qui triſte, ou ioyeux
Face mon cœur: tant lha enſeueli
Celle qui fut lumiere de mes yeulx.

Tant las de uiure eſt mon corps affoibli,
Que ueulx & ueulx mourir, ſeul pour reuoir
Ce qua mes yeulx mieulx eust ualu ne uoir.

 

En ligne le 06/12/04.
Dernière révision le 09/11/24.