Pierre LE LOYER (1550-1634)
Du luſtre, deſ appâtſ…
Paris, Jean Poupy, 1579.

Vœu de Laïs.

Du lustre, des appâts, et des discours féconds,
De ma face, ma grâce, et ma douce éloquence,
J’ai brûlé, j’ai attrait, j’ai charmé la constance,
Voire des Grecs plus beaux, gracieux, et faconds.

Qui d’aspects, de souris, de beaux propos invitéssemonds,
À me voir, me chercher, et m’entendre en présence,
Amorcés, pris, ravis étaient en ma puissance,
D’yeux, de cœur, et de bouche à mon service prompts.

Mais or’ que ma parole, et ma grâce, et ma face,
Devient âpre, languit, et lentement s’efface,
[De] rudesse, chagrin, et de vieillesse aussi :

Je dédie à Vénus, à Pithon, à Thalie,
À l’une mon miroir, ces vers à cette-ci,
Et à l’autre
les fards dont j’usai en ma vie.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Vœu de Laïs.

Du lustre, des appâts, et des discours féconds,
De ma face, ma grâce, et ma douce éloquence,
Jai brûlé, jai attrait, jai charmé la constance,
Voire des Grecs plus beaux, gracieux, et faconds.

Qui daspects, de souris, de beaux propos invitéssemonds,
À me voir, me chercher, et mentendre en présence,
Amorcés, pris, ravis étaient en ma puissance,
Dyeux, de cœur, et de bouche à mon service prompts.

Mais or que ma parole, et ma grâce, et ma face,
Devient âpre, languit, et lentement sefface,
[De] rudesse, chagrin, et de vieillesse aussi :

Je dédie à Vénus, à Pithon, à Thalie,
À lune mon miroir, ces vers à cette-ci,
Et à lautre
les fards dont jusai en ma vie.

 

En ligne le 01/06/17.
Dernière révision le 26/07/24.