Jacques BÉREAU
(1537 ?-1571 ?)
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1565 [1884] : Au rosoyant matin…
 
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J’ois tonner les tambours, les clairons,

et tout noir

De poussière est le ciel, l’oncle coupe au neveu         La gorge

On ravit au mari sa tendre femme, morte

Gît toute la justice, et le plus fort l’emporte

 
 
 
Épître dédicatoire
 

à très-haut, très puissant et révérend père en dieu

MONSEIGNEUR L’ÉVÊQUE DE LUÇON

BAPTISTE TIERCELIN.

MOnsei­gneur, je ne puis consen­tir à l’opi­nion de ceux qui, par un lé­ger et té­mé­raire ju­ge­ment pro­cé­dant, selon mon avis, à au­cuns d’igno­rance, et aux autres d’en­vie, blâment et re­jettent entiè­re­ment l’étude et la poé­sie sou­te­nue, aimée et sui­vie par tant de gen­tils esprits et de grands et sa­vants per­son­nages, que leur auto­ri­té de­vrait faire bais­ser les sour­cils à ceux qui se mêlent de mé­dire d’un si beau et noble exer­cice. Certes, le pro­fit est di­vers et non petit qu’en peuvent recueil­lir ceux qui mesurent le pro­fit non par un gain pé­cu­niaire, ains par l’hon­nê­te­té et ver­tu. Mais, encore qu’il n’en pro­vint aucun fruit, comme ils disent, que la récréa­tion et le plai­sir, ceux-ci ne sont-ils pas à louer qui, après le tra­vail de plus graves études, vont pas­ser le temps avec Apol­lon et les Muses, et s’ébattent à lire et à faire des vers, au lieu que plu­sieurs cherchent leur récréa­tion à mo­quer et bro­car­der aux ta­vernes ou au jeu des cartes et des dés. […]

Jacques BÉREAU,
Œuvres poétiques,
Paris, Librai­rie des Biblio­philes, 1884
[Slatkine Reprints, Genève, 1969], p. 3
[Gallica, NUMM-4312, PDF_39]
(texte modernisé).






 


En ligne le 31/12/21.
Dernière révision le 19/03/22.