Églogues, IV
J’ois tonner les tambours, les clairons,
et tout noir
De poussière est le ciel, l’oncle coupe au neveu La gorge
On ravit au mari sa tendre femme, morte
Gît toute la justice, et le plus fort l’emporte
à très-haut,
très puissant et révérend
père en dieu
MONSEIGNEUR L’ÉVÊQUE DE LUÇON
BAPTISTE TIERCELIN.
MOnseigneur, je ne puis consentir à l’opinion de ceux qui, par un léger et téméraire jugement procédant, selon mon avis, à aucuns d’ignorance, et aux autres d’envie, blâment et rejettent entièrement l’étude et la poésie soutenue, aimée et suivie par tant de gentils esprits et de grands et savants personnages, que leur autorité devrait faire baisser les sourcils à ceux qui se mêlent de médire d’un si beau et noble exercice. Certes, le profit est divers et non petit qu’en peuvent recueillir ceux qui mesurent le profit non par un gain pécuniaire, ains par l’honnêteté et vertu. Mais, encore qu’il n’en provint aucun fruit, comme ils disent, que la récréation et le plaisir, ceux-ci ne sont-ils pas à louer qui, après le travail de plus graves études, vont passer le temps avec Apollon et les Muses, et s’ébattent à lire et à faire des vers, au lieu que plusieurs cherchent leur récréation à moquer et brocarder aux tavernes ou au jeu des cartes et des dés. […]
Jacques BÉREAU,
Œuvres poétiques,
Paris, Librairie des Bibliophiles, 1884
[Slatkine Reprints, Genève, 1969], p. 3
[Gallica, NUMM-4312, PDF_39]
(texte modernisé).
En ligne le 31/12/21.
Dernière révision le 19/03/22.