DOux fut le trait, qu’Amour hors de sa trousse,
Pour me tuer, me tira doucement,
Quand je fus pris au
doux
commencement
D’une douceur
si doucettement
douce.
Doux
est son ris,
et sa voix
qui me pousse
L’âme
du corps,
pour errer lentement
Devant son chant
marié gentement
Avec mes vers
animés de son
pouce.
Telle
douceur
de sa voix
coule à bas,
Que sans l’ouïr vraiment on ne sait pas,
Comme en ses rets
Amour
nous encordelle.
Sans l’ouïr, dis-je,
Amour
même enchanter,
Doucement rire, et doucement chanter,
Et moi mourir doucement auprès d’elle.
Doux fut le trait.) Il amplifie la douceur de son amour, et de sa dame. Ici on peut noter l’inconstance perpétuelle compagne des amoureux, qui fait, qu’en un même moment, ils jugent l’amour plus douce que miel, et plus amère qu’aluine. Sa voix qui me pousse L’âme du corps.) Qui fait que mon âme me laisse pour suivre son chant. Marié gentement Avec mes vers animés de son pouce.) Il veut dire, que Cassandre jouant du Luth, chantait des vers, qu’il avait faits, et le faisait d’une si bonne grâce, mignardement pincetant les cordes, qu’elle semblait leur donner l’âme. Telle douceur.) C’est une imitation de Pétrarque,
Non sa com’Amor sana,
& com’ancide,
Chi non sa, come dolce elle sospira,
E come dolce parla, e dolce ride.
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[texte modernisé]
[R]
En ligne le
04/02/16.
Dernière révision le 10/03/22.