Marc Papillon de LASPHRISE (1555-1599)
Je m’arrête, je cours…
Paris, Jean Gesselin, 1597.

JE m’arrête, je cours, en repos je travaille,

Je suis jeune, dispos, je suis vieil, décrépit,
J’embrasse mon plaisir, je crève de dépit,
J’ai beaucoup de richesse, et n’ai chose qui vaille :

J’aime la liberté, la prison je me baille,
Je suis sourd, j’entends tout, mon cœur franc se dédit,
J’abhorre la misère, et la mets en crédit,
Je tire coup d’estoc, et je frappe de taille :

Je guerroie en tout temps, jamais je ne combats,
Je désire la vie, et cherche le trépas,
J’aime la patience, et maintenant je gronde,

Je renonce les Dieux, et suis en oraison,
Ainsi pour vous ( mon tout) j’égare ma raison,

 ’’ Par l’espoir, par la peur, le vrai enfer du monde.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

JE m’arrête, je cours, en repos je travaille,

Je suis jeune, dispos, je suis vieil, décrépit,
J’embrasse mon plaisir, je crève de dépit,
J’ai beaucoup de richesse, et n’ai chose qui vaille :

J’aime la liberté, la prison je me baille,
Je suis sourd, j’entends tout, mon cœur franc se dédit,
J’abhorre la misère, et la mets en crédit,
Je tire coup d’estoc, et je frappe de taille :

Je guerroie en tout temps, jamais je ne combats,
Je désire la vie, et cherche le trépas,
J’aime la patience, et maintenant je gronde,

Je renonce les Dieux, et suis en oraison,
Ainsi pour vous ( mon tout) j’égare ma raison,

’’ Par l’espoir, par la peur, le vrai enfer du monde.

 

En ligne le 04/01/08.
Dernière révision le 29/06/21.