Joachim DU BELLAY (1522-1560)
De grand’ Beauté…
Paris, Arnoul L’Angelier, 1549.

 

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Du Bellay

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ana­phore de
l’alter­na­tive
(vers 3-10)

 


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De grand’ Beauté ma Déesse est si pleine,
Que ie ne uoy’ chose au Monde plus belle.
Soit que le front ie uoye, ou les yeulx d’elle,
Dont la clarté saincte me guyde, & meine.

Soit ceste Bouche, ou souspire une halaine,
Qui les odeurs des Arabes excelle.
Soit ce chef d’or, qui rendroit l’estincelle
Du beau Soleil honteuse, obscure, & uaine.

Soient ces coutaux d’Albastre, & Main polie,
Qui mon cœur serre, enferme, estreinct, & lie,
Bref, ce que d’elle on peult ou uoir, ou croyre,

Tout est diuin, celeste, incomparable:
Mais i’ose bien me donner ceste gloyre,
Que ma Constance est trop plus admirable.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

 

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1549

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texte
moder­nisé



~#~

De grand Beauté ma Déeſſe eſt ſi pleine,
Que ie ne uoy choſe au Monde plus belle.
Soit que le front ie uoye, ou les yeulx delle,
Dont la clarté ſaincte me guyde, & meine.

Soit ceſte Bouche, ou ſouſpire une halaine,
Qui les odeurs des Arabes excelle.
Soit ce chef dor, qui rendroit leſtincelle
Du beau Soleil honteuſe, obſcure, & uaine.

Soient ces coutaux dAlbaſtre, & Main polie,
Qui mõ cœur ſerre, enferme, eſtreinct, & lie,
Bref, ce q̃ delle on peult ou uoir, ou croyre,

Tout ediuin, celeſte, incomparable:
Mais ioſe bien me donner ceſte gloyre,
Que ma Conſtance eſt trop plus admirable.

 

Version de 1550 en ligne le 04/10/08,
remplacée par la version de 1549 le 21/02/11.
Dernière révision le 31/12/24.