Robert ANGOT (v. 1580-v. 1640)
Quand je pense être fort…
Paris, Gilles Robinot, 1603.

Quãd ie pẽse estre fort - ie manque de vigueur,
I ’  apprehende  la   Mort - étant en assurance
Et  tou-iours ie soupçõne - où sans fin i’é créance,
Ne   redoutant   personne - encore é-ie fraieur

Si la  fortune  m’ aime - Amour m’a en orreur,
Ie  ne  l ’aime  de  méme - & il me recompense,
Ie   doutte   mes   amours - s’il m’óte de souffrance,
S’el ’ me  donne  secours - il accable mon cueur

Te possedant mon ame - encor n’é-ie ta grace,
Ie   glace  dans  la   flame - ardant dedans la glace,
Aiant        ma        liberté - ie n’é point d’esperance.

Tant plus suis  tormẽté - quand de toi ie suis loin
Si  ie   me   sens   pésible - il m’accable de soin,
Bref tout m’ét impossible - en gardant ma constãce.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Quãd ie pẽſe eſtre fort - ie manque de vigueur,
I ’  apprehende  la  Mort - étant en aſſurance
Et  tou-iours ie ſoupçõne - où ſans fin ié créance,
Ne   redoutant   perſonne - encore é-ie fraieur

Si la  fortune  m aime - Amour ma en orreur,
Ie  ne  l aime  de   méme - & il me recompenſe,
Ie   doutte   mes   amours - sil móte de ſouffrance,
Sel  me  donne  ſecours - il accable mon cueur

Te poſſedant mon ame - encor né-ie ta grace,
Ie   glace  dans la   flame - ardant dedans la glace,
Aiant        ma        liberté - ie né point deſperance.

Tant plus ſuis  tormẽté - quand de toi ie ſuis loin
Si  ie   me   ſens    péſible - il maccable de ſoin,
Bref tout m ét impoßible - en gardant ma conſtãce.

 

En ligne le 14/07/05.
Dernière révision le 16/01/25.