François de LOUVENCOURT (1569-1638)
Les traits, le feu, les nœuds…
Paris, George Drobet, 1595.

Les traits, le feu, les nœuds, dont Amour blesse, ard, lie,
N’ont pas si bien féru, consommé, garroté,
Un cœur pour dur, pour froid, pour franc qu’il ait été,
Qu’est le mien point, brûlé, serré : bien qu’il le fuie.

Ferme plus que le marbre au blanc teint d’Italie,
Transi comme un glaçon et plein de liberté,
Je n’ai jamais craint coup, brasier, captivité,
Et si mon âme est d’arc, flamme, et chaîne assaillie.

Or je suis atteint, chaud, et noué tellement,
Que nul dard, brandon, lacs
va navrant, allumant,
Et ceignant qui ce soit de façon plus gentille.

Et si ne pense pas que rien par son effort
Me guérisse, m’éteigne et me désentortille,
La playe, la chaleur, et les rets, que la mort.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Les traits, le feu, les nœuds, dont Amour blesse, ard, lie,
N’ont pas si bien féru, consommé, garroté,
Un cœur pour dur, pour froid, pour franc qu’il ait été,
Qu’est le mien point, brûlé, serré : bien qu’il le fuie.

Ferme plus que le marbre au blanc teint d’Italie,
Transi comme un glaçon et plein de liberté,
Je n’ai jamais craint coup, brasier, captivité,
Et si mon âme est d’arc, flamme, et chaîne assaillie.

Or je suis atteint, chaud, et noué tellement,
Que nul dard, brandon, lacs
va navrant, allumant,
Et ceignant qui ce soit de façon plus gentille.

Et si ne pense pas que rien par son effort
Me guérisse, m’éteigne et me désentortille,
La playe, la chaleur, et les rets, que la mort.

 

En ligne le 27/11/18.
Dernière révision le 21/11/21.