François BERTHRAND
(?-?)
Dernier poème en ligne :
1599 : Baigne-toi dans mon sang…
 
 

Je suis tout seul étendu sur la couche,
Sans mouvement comme une froide souche

 
 
L’abbé GOUJET, 1752
 

FRANÇOIS BERTHRAND.

[…] 

Les auteurs de l’his­toire du Thé­âtre Fran­çais ont connu ce Poète ; ils citent de lui une Tra­gé­die, inti­tu­lée, Priam Roi de Troie, dédiée à Madame de la Loue, et impri­mée en 1600. […] Les mêmes Auteurs disent, qu’on ignore entiè­re­ment la vie de cet Écri­vain. Il est vrai qu’on en sait peu de chose. Mais du moins voit-on par ses Amours d’Eu­rope, qu’il avait reçu une édu­ca­tion hon­nête, et qu’il eut pour Pré­cep­teur, un Fla­mand, nom­mé Pierre Trip­sé, lequel lui ensei­gna par­ti­cu­liè­re­ment la phi­lo­so­phie :

Tripsé, l’honneur de la troupe Aonide,
Qui as goûté de l’onde Aganippide,
Docte Poète, écoute librement
Ce que tu m’as enseigné doctement,
Quand tu montrais, libre de toute envie,
Les beaux secrets de la Philosophie.

Les mêmes poé­sies nous apprennent que Ber­thrand avait étu­dié la Juris­pru­dence, et l’on sait d’ail­leurs qu’il était Avo­cat ; mais il pré­fé­rait à la séche­resse qu’il trou­vait dans les lois, les agré­ments et les charmes que lui offraient les anciens Auteurs Grecs et Latins :

Vrai est que rien ne peut davantage me plaire
Que d’avoir bien souvent dans les mains un Homère,
Un Virgile, un Pindare, un Horace, un Platon,
Un Plutarque, un Sénèque, un Arate, un Caton,
Parfois un Aristote, et soûl de sa science,
Donner tout mon esprit à la Jurisprudence.

L’objet de ses poé­sies était une Demoi­selle d’Or­lé­ans. Plu­sieurs fois il répète qu’il sou­pira huit ans pour elle ; que dans cet inter­valle elle se trans­por­ta à Paris, où elle fit un long séjour. L’obtint-il ? Je l’ignore. […]

L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature française,
tome XIII, 1752, pp. 446-447
[Gallica, NUMM-50656, PDF_472_473]
(texte modernisé).


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Je ne suis pas si laid comme tes yeux me font

 

En ligne le 05/10/20.
Dernière révision le 26/05/23.