Philippe DESPORTES (1546-1606)
Je l’aime bien…
Paris, Robert Estienne, 1573 [1575].

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Je l’aime bien pour la douce puissance
De ses beaux yeux si prompts à décocher,
Pour tant d’attraits dont je n’ose approcher,
Pour ses propos tant vrais en apparence :

Mais je la hais pour sa grande inconstance,
Pour tant d’amours qu’elle ne peut cacher,
Pour se laisser de chacun rechercher,
Et des amants ne faire différence.

On ne voit point au ciel tant de clartés,
Ni tant de fleurs en Avril par les plaines,
Que son visage est orné de beautés :

Il n’y a point aux enfers tant de peines,
Ni sur la mer tant de flots dépités,
Qu’elle refait et fait d’amours soudaines.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Je l’aime bien pour la douce puissance
De ses beaux yeux si prompts à décocher,
Pour tant d’attraits dont je n’ose approcher,
Pour ses propos tant vrais en apparence :

Mais je la hais pour sa grande inconstance,
Pour tant d’amours qu’elle ne peut cacher,
Pour se laisser de chacun rechercher,
Et des amants ne faire différence.

On ne voit point au ciel tant de clartés,
Ni tant de fleurs en Avril par les plaines,
Que son visage est orné de beautés :

Il n’y a point aux enfers tant de peines,
Ni sur la mer tant de flots dépités,
Qu’elle refait et fait d’amours soudaines.

 

Version de 1582 en ligne le 21/12/06,
remplacée par la version de 1575 le 22/12/12.
Dernière révision le 11/12/22.