Jean Antoine de BAÏF (1532-1589)
Jamais œil, bouche, poil…
Paris, Lucas Breyer, 1573.

Jamais œil, bouche, poil, de plus rare beauté
Ne perça, brûla, prit cœur plus dur, froid, délivre,
Que le mien, quand j’osai t’admirer, aimer, suivre,
Ô belle qui m’en as atteint, ars et dompté.

Exempt de passion, d’Amour, de loyauté,
Ne connaissais l’Enfant qui tant d’assauts me livre :
Une œillade me tue, un baiser me fait vivre,
Un rets entre les deux me suspend arrêté :

Le trait me navre tant, le flambeau tant m’enflamme,
Le lien tant m’étreint, qu’oncques ne fut dans âme
Coup plus grand, feu plus chaud, plus ferme liaison.

La Mort, dernier secours de quelque mal qu’on ait,
Si l’âme ne meurt point, ne guérira ma plaie,
N’éteindra mon ardeur, n’ouvrira ma prison.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Jamais œil, bouche, poil, de plus rare beauté
Ne perça, brûla, prit cœur plus dur, froid, délivre,
Que le mien, quand j’osai t’admirer, aimer, suivre,
Ô belle qui m’en as atteint, ars et dompté.

Exempt de passion, d’Amour, de loyauté,
Ne connaissais l’Enfant qui tant d’assauts me livre :
Une œillade me tue, un baiser me fait vivre,
Un rets entre les deux me suspend arrêté :

Le trait me navre tant, le flambeau tant m’enflamme,
Le lien tant m’étreint, qu’oncques ne fut dans âme
Coup plus grand, feu plus chaud, plus ferme liaison.

La Mort, dernier secours de quelque mal qu’on ait,
Si l’âme ne meurt point, ne guérira ma plaie,
N’éteindra mon ardeur, n’ouvrira ma prison.

 

En ligne le 02/12/04.
Dernière révision le 28/07/23.