Jean Antoine de BAÏF (1532-1589)
Est-ce cet œil riant…
Paris, André Wechel, 1555.
ouvrir sur Gallica : Premier Livre, f° 12r°.

Est-ce cet œil riant le soleil de ma vie,
Flambeau duquel Amour allume son flambeau ?
Est-ce cet or filé de ce beau poil si beau
Qu’il décolore l’or du lacs d’or, qui le lie ?

Est-ce ce ris serein qui les âmes dévie,
Les bienheurant de l’heur d’un paradis nouveau ?
Est-ce ce doux parler, dont le mielleux ruisseau
Baigne l’esprit ravi par l’oreille ravie ?

Qui m’ont amorcéamors, qui m’ont appâté doucement,
Qui m’ont ainsi lié plein d’ébahissement
Dedans le feu cuisant que Francine m’attise ?

Si c’est cet œil, cet or, ce parler ou ce ris,
Au vrai je n’en sais rien : mais d’amour tout surpris
J’en sens la chaude flamme en mes veines éprise.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Est-ce cet œil riant le soleil de ma vie,
Flambeau duquel Amour allume son flambeau ?
Est-ce cet or filé de ce beau poil si beau
Quil décolore lor du lacs dor, qui le lie ?

Est-ce ce ris serein qui les âmes dévie,
Les bienheurant de lheur dun paradis nouveau ?
Est-ce ce doux parler, dont le mielleux ruisseau
Baigne lesprit ravi par loreille ravie ?

Qui mont amorcéamors, qui mont appâté doucement,
Qui mont ainsi lié plein débahissement
Dedans le feu cuisant que Francine mattise ?

Si cest cet œil, cet or, ce parler ou ce ris,
Au vrai je nen sais rien : mais damour tout surpris
Jen sens la chaude flamme en mes veines éprise.

 

En ligne le 20/09/25.
Dernière révision le 20/09/25.