Chi vuol veder quantunque puo
Natura,
E’l Ciel tra
noi, venga a mirar costei:
Ch’è
sola vn Sol,
non pur a gliocchi miei,
Ma al Mondo cieco, che
virtu non cura:
E venga tosto,
perche Morte fura
Prima i migliori, e lascia
star i rei:
Questa aspettata al Regno de gli Dei.
Cosa bella mortal passa, e
non dura.
Vedrà,
s’arriua a
tempo,
ogni virtute,
Ogni Bellezza, ogni real
costume
Giunti in vn corpo con mirabil tempre.
Allhor
dirà, che mie
rime son mute,
L’ingegno offeso
dal soperchio lume:
Ma se piu tarda,
haurà da pianger sempre.
Qui
voudra voir tout ce que peut
Nature,
Contempler vienne une qui
en tous lieux
Est un
soleil,
un soleil
à mes yeux,
Voire aux
ruraux, qui de vertu
n’ont cure.
Et
vienne tôt, car
mort
prend (tant est
dure)
Premier les
bons, laissant les
vicieux,
Puis cette-ci
s’en va du rang
des dieux :
Chose mortelle et belle
bien peu dure.
S’il
vient à temps verra toute
beauté,
Toute
vertu, et mœurs
de royauté,
Joints en un
corps, par merveilleux
secret :
Alors
dira que muette est ma rime,
Et que clarté
trop grande me supprime,
Mais si trop tarde aura
toujours regret.
Qui
voudra voir ensemble apertement
Ce qui fut onc de
grâce,
et gentillesse,
Et de
beauté,
s’en vienne
à ma maîtresse
La
contempler, mais vienne
promptement.
Voye
l’or fin qui si
parfaitement
Orne son
chef,
puis ce front qui m’adresse,
Puis cette
bouche, où la
plus grand’
richesse,
De
l’Orient est
chose exactement.
Ces
yeux après les flèches,
rets,
et flamme,
De quoi
Amour
blesse,
prend, et
enflamme,
Les
cœurs,
hélas, des
dolents bienheureux.
Mais
si pitié parmi ces saintes grâces
Il
rencontrait, ô
sort aventureux
Un plus grand heur je crois
que tu n’embrasses.
excellence de sa dame.
Quiconque désire voir tout ce que peuvent la Nature et le Ciel ici-bas, vienne contempler celle-ci qui est seule un soleil, non seulement pour mes yeux, mais pour ce monde aveugle et insoucieux de la vertu.
Et qu’il vienne promptement ; car la Mort enlève d’abord les meilleurs, et laisse vivre les méchants : cette belle créature attendue au royaume des Dieux est mortelle, et elle ne fait que passer sans s’arrêter.
Il verra, s’il arrive à temps, toute vertu, toute beauté, toute royale habitude, réunies dans un corps avec une admirable harmonie.
Alors il dira que mes rimes sont muettes, l’esprit étant accablé par l’excès de la lumière : mais s’il diffère davantage, il se prépare un éternel sujet de larmes.
Qui
voudra voir tout ce que peut
Nature,
Contempler vienne une qui
en tous lieux
Est un
soleil,
un soleil
à mes yeux,
Voire aux
ruraux, qui de vertu
n’ont cure.
Et
vienne tôt, car
mort
prend (tant est
dure)
Premier les
bons, laissant les
vicieux,
Puis cette-ci
s’en va du rang
des dieux :
Chose mortelle et belle
bien peu dure.
S’il
vient à temps verra toute
beauté,
Toute
vertu, et mœurs
de royauté,
Joints en un
corps, par merveilleux
secret :
Alors
dira que muette est ma rime,
Et que clarté
trop grande me supprime,
Mais si trop tarde aura
toujours regret.
Qui
voudra voir ensemble apertement
Ce qui fut onc de
grâce,
et gentillesse,
Et de
beauté,
s’en vienne
à ma maîtresse
La
contempler, mais vienne
promptement.
Voye
l’or fin qui si
parfaitement
Orne son
chef,
puis ce front qui m’adresse,
Puis cette
bouche, où la
plus grand’
richesse,
De
l’Orient est
chose exactement.
Ces
yeux après les flèches,
rets,
et flamme,
De quoi
Amour
blesse,
prend, et
enflamme,
Les
cœurs,
hélas, des
dolents bienheureux.
Mais
si pitié parmi ces saintes grâces
Il
rencontrait, ô
sort aventureux
Un plus grand heur je crois
que tu n’embrasses.
excellence de sa dame.
Quiconque désire voir tout ce que peuvent la Nature et le Ciel ici-bas, vienne contempler celle-ci qui est seule un soleil, non seulement pour mes yeux, mais pour ce monde aveugle et insoucieux de la vertu.
Et qu’il vienne promptement ; car la Mort enlève d’abord les meilleurs, et laisse vivre les méchants : cette belle créature attendue au royaume des Dieux est mortelle, et elle ne fait que passer sans s’arrêter.
Il verra, s’il arrive à temps, toute vertu, toute beauté, toute royale habitude, réunies dans un corps avec une admirable harmonie.
Alors il dira que mes rimes sont muettes, l’esprit étant accablé par l’excès de la lumière : mais s’il diffère davantage, il se prépare un éternel sujet de larmes.
textes
modernisés
[R]
En ligne le
02/04/24.
Dernière révision le 07/12/24.