Salomon CERTON (1552-v. 1620)
De tant de pleurs…

G

DE tant de pleurs ces prés rajeunissant
Ne mouillent point leur verte couverture,
Que de travaux en ce chemin j’endure
Pour deux beaux yeux mes yeux éblouissant.

De tant de vents ces tourbillons croissant,
N’ont point soufflé cette forêt obscure,
Que de soupirs pour une absence dure,
Sont aujourd’hui de mes poumons issant.

Hélas ! déçu j’avais quelque espérance,
Pensant, pensant en fuyant sa présence,
Que je fuirais en même tempsquant et quant sa prison.

Mais à mon mal j’éprouve le contraire,
Sentant, tant plus je fuis pour m’en distraire,
Tant plus en moi s’embraser mon tison.

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G

DE tant de pleurs ces prés rajeunissant
Ne mouillent point leur verte couverture,
Que de travaux en ce chemin jendure
Pour deux beaux yeux mes yeux éblouissant.

De tant de vents ces tourbillons croissant,
Nont point soufflé cette forêt obscure,
Que de soupirs pour une absence dure,
Sont aujourdhui de mes poumons issant.

Hélas ! déçu javais quelque espérance,
Pensant, pensant en fuyant sa présence,
Que je fuirais en même tempsquant et quant sa prison.

Mais à mon mal jéprouve le contraire,
Sentant, tant plus je fuis pour men distraire,
Tant plus en moi sembraser mon tison.

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En ligne le 24/08/24.
Dernière révision le 27/11/24.