Paris, veuve Maurice de La Porte, 1553.

TOujours ne tempête enragée,
Contre ses bords la mer Égée,
Et toujours l’orage cruel
Des vents, comme un foudre ne gronde
Élochant la voûte du Monde
D’un soufflement continuel :

Toujours l’hiver de neiges blanches,
Des Pins n’enfarine les branches :
Et du haut Apennin, toujours
La grêle le dos ne martèle,
Et toujours la glace éternelle
Des fleuves ne bride le cours :

Toujours ne durent orgueilleuses
Les Pyramides sourcilleuses,
Contre la faux du temps vainqueur :
Aussi ne doit l’ire félonne,
Qui de son fiel nous empoisonne,
Durer toujours dedans un cœur.

Rien sous le ciel ferme ne dure :
Telles lois la sage Nature
Arrêta dans ce monde, alors
Que Pyrrhe épandait sus la terre
Nos aïeux conçus d’une pierre

S’amollissante en nouveaux corps.

[…] 

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de Muret

Sourcil­leuses.) Éle­vées en haut. Pyrrhe.) Femme de Deu­ca­lion, les­quels par le jet de leurs pierres res­tau­rèrent la pre­mière race des hommes. Vois le pre­mier de la Mé­ta­mor­phose.
[…]
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[texte moder­nisé]
[R]

 
 

En ligne le 10/07/08.
Dernière révision le 12/12/19.