Pierre de RONSARD (1524-1585)
Plutôt le bal…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 18.

Plutôt le bal de tant d’astres divers
Sera lassé,
plutôt la terre et l’onde,
Et du grand Tout l’âme en tout vagabonde
Animera les abîmes ouverts.

Plutôt les cieux des mers seront couverts,
Plutôt sans forme ira confus le monde :
Que je sois serf d’une maîtresse blonde,
Ou que j’adore une femme aux yeux verts.

Car cet œil brun qui vint premier éteindre
Le jour des miens, les sut si bien atteindre,
Qu’autre œil jamais n’en sera le vainqueur.

Et quand la mort m’aura la vie ôtée,
Encor là-bas, je veux aimer l’Idée
De ces beaux yeux que j’ai fichés au cœur.

On peut cliquer sur les vers en relief pour voir les impossibles un à un
 
 

Plutôt le bal de tant d’astres divers
Sera lassé,
plutôt la terre et l’onde,
Et du grand Tout l’âme en tout vagabonde
Animera les abîmes ouverts.

Plutôt les cieux des mers seront couverts,
Plutôt sans forme ira confus le monde :
Que je sois serf d’une maîtresse blonde,
Ou que j’adore une femme aux yeux verts.

Car cet œil brun qui vint premier éteindre
Le jour des miens, les sut si bien atteindre,
Qu’autre œil jamais n’en sera le vainqueur.

Et quand la mort m’aura la vie ôtée,
Encor là-bas, je veux aimer l’Idée
De ces beaux yeux que j’ai fichés au cœur.

 

En ligne le 25/09/21.
Dernière révision le 28/01/24.