Marc Papillon de LASPHRISE (1555-1599)
La plus douce douceur…
Paris, Jean Gesselin, 1597.

LA plus douce douceur que j’ai reçu d’aimer,

Me semble plus fâcheuse, et cent fois plus cruelle
Par l’opposition de ma fortune belle,
Que le cruel Amour qui ne veut s’enflammer.

Que de maux, que d’ennuis, qui les voudrait nommer
Compterait mieux les fleurs de la saison nouvelle,
Les herbes, les moissons de Cérès l’immortelle,
Toutes les gouttes d’eau de l’outrageuse mer.

Combien de mes Amis étonnés de ma vie,
De ma morte façon, de ma mélancolie,
S’enquièrent du sujet de mon mal languissant ?

Où est-ce, disent-ils, sa belle humeur qu’on aime ?
D’où vient ce poil grison en l’âge florissant ?
Ainsi pour trop t’aimer je ne suis plus moi-même.

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LA plus douce douceur que j’ai reçu d’aimer,

Me semble plus fâcheuse, et cent fois plus cruelle
Par l’opposition de ma fortune belle,
Que le cruel Amour qui ne veut s’enflammer.

Que de maux, que d’ennuis, qui les voudrait nommer
Compterait mieux les fleurs de la saison nouvelle,
Les herbes, les moissons de Cérès l’immortelle,
Toutes les gouttes d’eau de l’outrageuse mer.

Combien de mes Amis étonnés de ma vie,
De ma morte façon, de ma mélancolie,
S’enquièrent du sujet de mon mal languissant ?

Où est-ce, disent-ils, sa belle humeur qu’on aime ?
D’où vient ce poil grison en l’âge florissant ?
Ainsi pour trop t’aimer je ne suis plus moi-même.

 

En ligne le 10/10/23.
Dernière révision le 12/12/23.