Jacques GRÉVIN (1538-1570)
Mon navire s’en va…
Paris, Vincent Sertenas et Guillaume Barbé, 1561.
ouvrir sur Gallica : Le second de l’Olympe, p. 225.

Mon nauire s’en ua tout chargé d’oubliance
Sur une mer fascheuse, à minuict, en yuer,
Entre Scylle & Carybde, ou pour le gouuerner
Mon plus grand ennemi a pris toute puissance:

A chascun auiron un penser se balance,
Qui ueult & la tempeste & la mort esprouuer,
Contre le uoile un uent ne cesse d’estriuer
Humide de souspirs, de desirs, d’esperance.

Vne pluye de pleurs, la nüe de malheur
A mouïllé & lasché le uoile & le cordage,
Lesquels furent tissus d’ignorance & d’erreur:

Mes deux astres iumeaux à moy ne se presentent,
Et l’art & la raison dans la uague s’absentent,
Si bien que ie ne puis esperer le riuage.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Mon nauire s’en ua tout chargé d’oubliance
Sur une mer fascheuse, à minuict, en yuer,
Entre Scylle & Carybde, ou pour le gouuerner
Mon plus grand ennemi a pris toute puissance:

A chascun auiron un penser se balance,
Qui ueult & la tempeste & la mort esprouuer,
Contre le uoile un uent ne cesse d’estriuer
Humide de souspirs, de desirs, d’esperance.

Vne pluye de pleurs, la nüe de malheur
A mouïllé & lasché le uoile & le cordage,
Lesquels furent tissus d’ignorance & d’erreur:

Mes deux astres iumeaux à moy ne se presentent,
Et l’art & la raison dans la uague s’absentent,
Si bien que ie ne puis esperer le riuage.

 

En ligne le 16/04/20.
Dernière révision le 17/12/23.