[…] Je laisse là les Gaytés et les Épigrammes sur la Génisse de Myron, traduites du Grec, pour vous parler un moment des Discours des misères de ce temps, dédiés à Catherine de Médicis. [1]
Ronsard entreprit ces discours pour laisser à la postérité une description des maux qui troublèrent le Royaume sous la minorité de Charles IX, et en particulier de ce que la France eut à souffrir de la part des Calvinistes, contre lesquels le Poète montre beaucoup de zèle et de vivacité. Il n’y a que deux de ces Discours qui soient adressés à Catherine de Médicis. Dans le troisième, Ronsard instruit directement le roi Charles IX à qui il donne des avis fort judicieux sur la manière dont il doit gouverner, et comment il faut qu’il se conduise en particulier au milieu des désordres qui régnaient de son temps. La même matière, celle des malheurs de la France, est traitée dans trois autres Discours, dont l’un est adressé à Guillaume Des Autels, le second à Louis Des Masures, l’un et l’autre Poètes Français, et le troisième, qui est sous le titre de Remontrance au peuple Français. […]
Ces discours irritèrent les partisans de la Religion prétendue réformée, et plusieurs y répondirent. Dès 1563 on vit paraître un écrit in-4° contenant trois réponses en vers ; la première par A. Zamariel, c’est-à-dire, par le Ministre Antoine de La Roche-Chandieu : les deux autres par B. de Mont-Dieu, que Bayle soupçonne être encore le Ministre que je viens de nommer, mais que Claude Binet, La Croix-Du-Maine et Du Verdier regardent comme un Auteur différent, dont le nom leur était inconnu. Ces trois pièces parurent à Orléans, quoique le nom de la Ville y soit supprimé. La réponse du prétendu Zamariel est entièrement conforme aux principes des Protestants, qui rejettent la tradition, n’admettent que l’Écriture-Sainte, et ne considèrent l’Autorité de l’Église Romaine que comme une autorité purement humaine. […]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature
française,
tome XII, 1748, pp. 232-235,
[Gallica, NUMM-50655, PDF_235_238].
[1] C’est dans la « vie » de Ronsard que l’abbé Goujet évoque la Réponse aux calomnies contenues au Discours sur les Misères de ce temps… de Chandieu.
VALAGRE, LA MAISON-FLEUR, MARIN LE SAULX, SAUTEMONT, LA ROCHE-CHANDIEU, &c.
Quelques années après la mort de Denisot, on imprima divers Cantiques de plusieurs Auteurs qui avaient vécu de son temps. Mais je n’ai vu aucun des siens dans ce recueil. [1] Il y en a quinze du sieur de Valagre, que l’éditeur ne nous fait point connaître ; Hymne Chrétien de la liberté, par J. M. D. L. G. Treize Cantiques, dont chacun est extrêmement long, par le sieur de La Maison-Fleur, gentilhomme français, mort avant l’an 1580, qui est la date de la 1re édition de ses Cantiques, faite à Anvers ; Prières et saintes doléances de Job, par Rémi Belleau, dont je vous ai parlé ; huit Stances et deux Cantiques de Philippe Desportes, dont je vous entretiendrai ; six Sonnets chrétiens, tirés de la Théanthropogamie de Marin Le Saulx ; deux Cantiques de Th. de Sautemont ; deux de Joachim Du Bellay, et un de Ronsard ; enfin, 50 Stances de l’inconstance et vanité du monde, par A. Z., c’est-à-dire, André Zamariel, ou le Ministre La Roche-Chandieu, qui s’est caché sous ce nom. Ce recueil a paru en 1587 chez Matthieu Guillemot à Paris.
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature
française,
tome XIII, 1752, pp. 6-7,
[Gallica, NUMM-50656, PDF_33_34].
[1] L’évocation de ce recueil de poésies chrétiennes succède dans la Bibliothèque de l’abbé Goujet à la « vie » de Nicolas Denisot.
Le monde et ce qui est sien
S’évanouit tout en rien
Liens
Biographie
* On peut lire une notice biographique consacrée à Antoine de Chandieu, dans une page du Musée Protestant, muséee virtuel du protestantisme.
Liens valides au 07/12/19.
En ligne le 15/05/11.
Dernière révision le 30/04/23.