Jean de LA TAILLE (?-?)
Si jamais gentilhomme…
Paris, Federic Morel, 1573.

Si iamais gentil-homme ait eu part aux malheurs,
C’est moy qui n’eus iamais que misere & que larmes,
I’ayme à viure paisible, & faut suyure les armes,
I’ayme à viure gaillard, & fault viure en douleurs:

I’ayme acquerir honneur, & cele mes valeurs,
I’ayme en seureté dormir, & n’oy tousiours qu’allarmes,
I’ayme à voir la vertu, & ne voy que gendarmes,
I’ayme à faire la guerre, & ne voy que volleurs:

I’ayme à voir mon païs, & miserable i’erre,
Par diuers temps & lieux, en vne longue guerre,
Ie n’ayme l’ignorance, & fault l’ouir habler.

I’oy mil’ maux, & voudroye plus sourde auoir l’oreille,
Ie n’ayme le pillage, & s’il me fault piller,
Tandis ie fais des vers, dont chascun s’esmerueille.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Si iamais gentil-homme ait eu part aux malheurs,
C’est moy qui n’eus iamais que misere & que larmes,
I’ayme à viure paisible, & faut suyure les armes,
I’ayme à viure gaillard, & fault viure en douleurs:

I’ayme acquerir honneur, & cele mes valeurs,
I’ayme en seureté dormir, & n’oy tousiours qu’allarmes,
I’ayme à voir la vertu, & ne voy que gendarmes,
I’ayme à faire la guerre, & ne voy que volleurs:

I’ayme à voir mon païs, & miserable i’erre,
Par diuers temps & lieux, en vne longue guerre,
Ie n’ayme l’ignorance, & fault l’ouir habler.

I’oy mil’ maux, & voudroye plus sourde auoir l’oreille,
Ie n’ayme le pillage, & s’il me fault piller,
Tandis ie fais des vers, dont chascun s’esmerueille.

 

En ligne le 01/02/10.
Dernière révision le 04/04/20.