Vasquin PHILIEUL (1522-?)
Lieu plus heureux… (Canz., 108)
Avignon, B. Bonhomme, 1555 (Paris, 1548).

Lieu plus heureux que n’est tout lieu terrein,
Où s’arrêta ce saint corps gracieux,
Quand doucement vers moi dressa ses yeux,
Qui rendaient l’air tout autour d’eux serein.

Plutôt serait bas le ciel souverain,
Et le froid chaud, et l’or non précieux,
Que je ne fusse à jamais soucieux,
Et souvenant du doux semblant humain.

Toutes les fois que ce lieu reverrai,
M’enclinerai pour chercher les brisées
De ces beaux pieds, que toujours j’ensuivrai.

Mais si amour ne dort en nos pensées,
Ami Sénuce, au moins quand la verras,
D’un soupiret pour moi la prieras.

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Lieu plus heureux que nest tout lieu terrein,
Où sarrêta ce saint corps gracieux,
Quand doucement vers moi dressa ses yeux,
Qui rendaient lair tout autour deux serein.

Plutôt serait bas le ciel souverain,
Et le froid chaud, et lor non précieux,
Que je ne fusse à jamais soucieux,
Et souvenant du doux semblant humain.

Toutes les fois que ce lieu reverrai,
M’enclinerai pour chercher les brisées
De ces beaux pieds, que toujours jensuivrai.

Mais si amour ne dort en nos pensées,
Ami Sénuce, au moins quand la verras,
D’un soupiret pour moi la prieras.

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En ligne le 04/06/24.
Dernière révision le 21/12/24.