Francesco PETRARCA (1304-1374)
Venise, Vindelinus de Spira, 1470, f° 83r°v° [←Gallica].

IN nobil sangue uita humile & queta

& in alto intellecto un puro core
fructo senile in sul giouinil fiore
en aspecto pensoso anima lieta
raccolto an questa donna il suo pianeta
anzil re de lestelle el uero honore
le degne lode e gran pregio el ualore
che da stancar ogni diuin poeta

A mor se in lei chon honestate aggiunto
chon belta naturale habito adorno
& un acto che parla con silentio
& non so che negliocchi chen unpunto
puo far chiara lanocte obscuro il giorno
el mel amaro & adolcir lassentio

Tragédie de Pharaon, Sonnets sur son Angélique,
Paris, Nicolas Bonfons, 1576, f° H5r° [←Gallica].

En noble sang, humilité doucette,
En beauté grande, vn honneste maintien,
Humble douceur, auecques vn grand bien,
En bon Esprit vne voix Angelete.

En neige blanche, vne Rose rougette,
En vn beau front vn Marbre Parien,
En filé dor vn blondissant lien,
En deux Corals la bouche vermeillette.

En deux beaux rens Perles orientalles,
En deux beaux yeux deux lumieres egalles,
En deux beaux lys deux blanchissantes mains.

En vne grace, vne sainte beauté,
En vn honneur, vne grand chasteté:
Desanaigrit mes ennuis inhumains.

Gramont, Une vie simple… (1842)   ↓   ↑   ⇑  →t.m.
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CLXXIX, p. 149 [←Gallica].

tous les dons de l’âme et du corps réunis dans sa dame.

Une vie simple et mo­deste avec un noble sang, et un cœur pur avec une haute intel­li­gence ; les fruits de l’âge unis aux fleurs de la jeu­nesse, et la gaie­té de l’âme sous un aspect pen­sif ;

Voilà ce qu’a ras­semblé en cette dame son étoile ou plu­tôt le roi des astres, en y joi­gnant le véri­table hon­neur, les éloges méri­tés, et la haute répu­ta­tion, et ce mé­rite qui pour­rait acca­bler le plus di­vin poète.

Amour chez elle s’est ren­con­tré avec l’hon­nê­te­té, comme les orne­ments exté­rieurs avec la beau­té natu­relle, et les actions par­lantes avec le si­lence ;

Et ce je ne sais quoi qui brille en ses yeux, et qui peut en un ins­tant éclair­cir la nuit et obs­cur­cir le jour, et rendre le miel amer et adou­cir l’ab­sinthe.

























Tragédie de Pharaon, Sonnets sur son Angélique,
Paris, Nicolas Bonfons, 1576, f° H5r° [←Gallica].

En noble sang, humilité doucette,
En beauté grande, vn honneste maintien,
Humble douceur, auecques vn grand bien,
En bon Esprit vne voix Angelete.

En neige blanche, vne Rose rougette,
En vn beau front vn Marbre Parien,
En filé dor vn blondissant lien,
En deux Corals la bouche vermeillette.

En deux beaux rens Perles orientalles,
En deux beaux yeux deux lumieres egalles,
En deux beaux lys deux blanchissantes mains.

En vne grace, vne sainte beauté,
En vn honneur, vne grand chasteté:
Desanaigrit mes ennuis inhumains.

Gramont, Une vie simple… (1842)   ↓   ↑   ⇑ o
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CLXXIX, p. 149 [←Gallica].

tous les dons de l’âme et du corps réunis dans sa dame.

Une vie simple et mo­deste avec un noble sang, et un cœur pur avec une haute intel­li­gence ; les fruits de l’âge unis aux fleurs de la jeu­nesse, et la gaie­té de l’âme sous un aspect pen­sif ;

Voilà ce qu’a ras­semblé en cette dame son étoile ou plu­tôt le roi des astres, en y joi­gnant le véri­table hon­neur, les éloges méri­tés, et la haute répu­ta­tion, et ce mé­rite qui pour­rait acca­bler le plus di­vin poète.

Amour chez elle s’est ren­con­tré avec l’hon­nê­te­té, comme les orne­ments exté­rieurs avec la beau­té natu­relle, et les actions par­lantes avec le si­lence ;

Et ce je ne sais quoi qui brille en ses yeux, et qui peut en un ins­tant éclair­cir la nuit et obs­cur­cir le jour, et rendre le miel amer et adou­cir l’ab­sinthe.

























textes originaux
[R]

 

En ligne le 12/12/24.
Dernière révision le 12/12/24.