ERano ecapei doro a laura sparsi
chen mille dolci nodi gliauolgea
eluago lume oltra misura ardea
di quei begli occhi chor ne son si scarsi
el uiso di pietosi color farsi
non so seuero o falso miparea
io che lesca amorosa alpecto auea
qual marauiglia si disubito arsi
N on era landar suo cosa mortale
ma dangelica forma et leparole
sonauan altro che pur uoce humana
uno spirto celeste un uiuo sole
Fu quel chiuidi & se non fusse or tale
piaga per allentar darco non sana
SEs
blonds cheueulx estoient au vent espars,
Et ses yeulx clers gettoient ardant lumiere,
Son viz ryant monstroit de toutes pars
Ioyeulx accueil, & grace singuliere,
Pour bien parler elle estoit la premiere,
Et de son port sembloit vne deesse,
Donc si pour lors vers elle prins adresse,
Pour la seruir ne fault qu’on s’en esmaye,
Encores moins si ie l’ayme en vieillesse,
Desbender l’arc ne guerist pas la playe.
l’amour survit à la beauté qui l’a fait naître.
Les cheveux d’or étaient épars à la brise qui les roulait en mille nœuds charmants, et la douce lumière jaillissait plus ardente que de coutume des beaux yeux qui en sont maintenant si avares ;
Et il me semblait, je ne sais si c’était vrai ou faux, voir le visage aimé se colorer de pitié. Moi qui portais dans mon sein l’aliment amoureux, qu’y a-t-il d’étonnant que je me sois subitement enflammé ?
Sa démarche n’était point celle d’une mortelle, mais d’une créature angélique ; et ses paroles résonnaient autrement que la voix humaine.
Un céleste esprit, un vivant soleil, voilà ce qui m’apparut ; et quand à présent elle changerait d’aspect, une blessure ne guérit point parce que l’arc est affaibli.
SEs
blonds cheueulx estoient au vent espars,
Et ses yeulx clers gettoient ardant lumiere,
Son viz ryant monstroit de toutes pars
Ioyeulx accueil, & grace singuliere,
Pour bien parler elle estoit la premiere,
Et de son port sembloit vne deesse,
Donc si pour lors vers elle prins adresse,
Pour la seruir ne fault qu’on s’en esmaye,
Encores moins si ie l’ayme en vieillesse,
Desbender l’arc ne guerist pas la playe.
l’amour survit à la beauté qui l’a fait naître.
Les cheveux d’or étaient épars à la brise qui les roulait en mille nœuds charmants, et la douce lumière jaillissait plus ardente que de coutume des beaux yeux qui en sont maintenant si avares ;
Et il me semblait, je ne sais si c’était vrai ou faux, voir le visage aimé se colorer de pitié. Moi qui portais dans mon sein l’aliment amoureux, qu’y a-t-il d’étonnant que je me sois subitement enflammé ?
Sa démarche n’était point celle d’une mortelle, mais d’une créature angélique ; et ses paroles résonnaient autrement que la voix humaine.
Un céleste esprit, un vivant soleil, voilà ce qui m’apparut ; et quand à présent elle changerait d’aspect, une blessure ne guérit point parce que l’arc est affaibli.
textes
originaux
[R]
En ligne le
11/09/24.
Dernière révision le 11/09/24.