Lyon, Jean de Tournes, 1545, p. 90.

Erano i capei doro a laura sparsi,
Chen mille dolci nodi gli auolgea,
El vago lume oltra misura ardea
Di quei begliocchi, chor ne son si scarsi:

El viso di pietosi color farsi,
Non so se vero, o falso, mi parea:
I, che lesca amorosa al petto hauea,
Qual merauiglia, se di subitarsi?

Non era landar suo cosa mortale,
Ma dAngelica forma, e le parole
Sonauan altro, che pur voce humana.

Vno Spirto celee, vn viuo Sole
Fu quel, chi vidi: e se non fosse hor tale,
Piaga per allentar darco non sana.

Les Œuvres, Épigrammes, « Dizain tiré de Pétrarque »,
Paris, Étienne Roffet, 1540, f° 48v° [←Gallica].

SEs blonds cheveux étaient au vent épars,
Et ses yeux clairs jetaient ardant lumière,
Son vis riant montrait de toutes parts
Joyeux accueil, et grâce singulière,
Pour bien parler elle était la première,
Et de son port semblait une déesse,
Donc si pour lors vers elle pris adresse,
Pour la servir ne faut qu’on s’en émaye,
Encore moins si je l’aime en vieillesse,
Débander l’arc ne guérit pas la plaie.

Gramont, Les cheveux d’or… (1842)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet LXIX, p. 68 [←Gallica].

l’amour sur­vit à la beau­té qui l’a fait naître.

Les cheveux d’or étaient épars à la brise qui les rou­lait en mille nœuds char­mants, et la douce lu­mière jail­lis­sait plus ar­dente que de cou­tume des beaux yeux qui en sont main­te­nant si avares ;

Et il me semblait, je ne sais si c’était vrai ou faux, voir le vi­sage aimé se co­lo­rer de pi­tié. Moi qui por­tais dans mon sein l’ali­ment amou­reux, qu’y a-t-il d’éton­nant que je me sois su­bi­te­ment en­flam­mé ?

Sa démarche n’était point celle d’une mor­telle, mais d’une créa­ture an­gé­lique ; et ses pa­roles ré­son­naient au­tre­ment que la voix hu­maine.

Un céleste esprit, un vi­vant so­leil, voi­là ce qui m’ap­pa­rut ; et quand à pré­sent elle chan­ge­rait d’as­pect, une bles­sure ne gué­rit point parce que l’arc est affai­bli.

























Les Œuvres, Épigrammes, « Dizain tiré de Pétrarque »,
Paris, Étienne Roffet, 1540, f° 48v° [←Gallica].

SEs blonds cheveux étaient au vent épars,
Et ses yeux clairs jetaient ardant lumière,
Son vis riant montrait de toutes parts
Joyeux accueil, et grâce singulière,
Pour bien parler elle était la première,
Et de son port semblait une déesse,
Donc si pour lors vers elle pris adresse,
Pour la servir ne faut qu’on s’en émaye,
Encore moins si je l’aime en vieillesse,
Débander l’arc ne guérit pas la plaie.

Gramont, Les cheveux d’or… (1842)   ↓   ↑   ⇑  o
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet LXIX, p. 68 [←Gallica].

l’amour sur­vit à la beau­té qui l’a fait naître.

Les cheveux d’or étaient épars à la brise qui les rou­lait en mille nœuds char­mants, et la douce lu­mière jail­lis­sait plus ar­dente que de cou­tume des beaux yeux qui en sont main­te­nant si avares ;

Et il me semblait, je ne sais si c’était vrai ou faux, voir le vi­sage aimé se co­lo­rer de pi­tié. Moi qui por­tais dans mon sein l’ali­ment amou­reux, qu’y a-t-il d’éton­nant que je me sois su­bi­te­ment en­flam­mé ?

Sa démarche n’était point celle d’une mor­telle, mais d’une créa­ture an­gé­lique ; et ses pa­roles ré­son­naient au­tre­ment que la voix hu­maine.

Un céleste esprit, un vi­vant so­leil, voi­là ce qui m’ap­pa­rut ; et quand à pré­sent elle chan­ge­rait d’as­pect, une bles­sure ne gué­rit point parce que l’arc est affai­bli.

























textes modernisés
[R]

 

En ligne le 05/09/24.
Dernière révision le 11/09/24.