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sonnet 181
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sonnet 182
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ENcor
que du Soleil la chaleur violente Ma beauté pour cela ne
semble moins plaisante, Les riches pavillons des Nomades
Pasteurs, Car ce Soleil cuisant qui mon
vermeil ternit, |
ENcor
que le pourpré de mon rouge manteau Quoique j’aye
mouillé de sang, ainsi que d’eau, Si ne suis-je pourtant de rien
moins agréable, Qui sait pour tout certain que
j’ai pris cette peine, |
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sonnet 183
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sonnet 184
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QUi
est ce grand guerrier tout couronné de gloire, Et de son bras puissant, plus blanc
que blanche ivoire, Qui couronnant d’or fin
son beau chef ondoyant, C’est
l’époux éternel, qui de ses doubles yeux |
QUi
est cette céleste et divine figure, Qui a dessous ses pieds la Lune
blanche et pure, Son col est haut et droit comme une
tour d’ivoire, C’est
l’épouse céleste et toujours
bien-aimée, |
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sonnet 185
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sonnet 186
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ENfers,
fermez l’horreur de votre gueule gloute, Enfers, fermez le puits de votre
abîme, et toute Le Christ qui pour ma chair en sa
chair blanche est mort, Dans le Ciel sur la nue il est
monté d’ici, |
ENfers,
fermez l’horreur de votre abîme creux, La mort avec la vie ont
partagé en deux, Vous n’aurez
désormais pour soûler votre rage, Mais le ciel jouira de la
fidèle troupe, |
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sonnet 187
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sonnet 188
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FAsse
tant que voudra l’Enfer gronder et bruire Qu’il crève de
dépit, son cœur bouillonne d’ire, Rends-toi à la merci de
ce guerrier vaillant, Il a par sa vertu
détruit mes ennemis, |
FAssent
mort et péché tant qu’ils voudront la
guerre, Christine ne craint plus leur
éclatant tonnerre, J’ai mené
bravement ses ennemis captifs, Lorsqu’ils cuidaient
forcer mon imprenable fort, |
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sonnet 189
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sonnet 190
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LE
Nectar doux coulant de la grappe pressée, Ne peut chasser si loin de mon
âme offensée, Ses baisers sont sucrés
d’un sucre savoureux, Ces baisers amoureux sont cet
étroit lien, |
L’Odeur
qui flaire doux, que le Liban apporte, N’embaument
l’air pendant d’une si douce sorte, Cet odeur qui
s’épand ainsi par l’Univers, Cet odeur
s’élevant de la terre aux hauts cieux, |
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¶ Dans la marge, devant le vers 4, « Qui ronge l’embonpoint de quelque âme oppressée » : « Âme pour toute la personne ». |
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sonnet 191
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sonnet 192
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BElle
et belle beauté que tout le ciel admire, Beauté, douce
beauté, franche d’aigreur et d’ire, Le beau de mon époux est
blanc, clair et vermeil, Ses beaux cheveux
frisés en nombre merveilleux, |
BElle
et belle beauté, qui en beauté excelles Tes deux astres luisants plus
clairs que deux étoiles, Tes beaux cheveux frisés
sur ton col ondoyant, Tes cheveux sont les fils au
Seigneur séparés, |
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sonnet 193
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sonnet 194
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LE
Poète Latin et le Grec babillard D’un son mieux
accordé, plus saintement gaillard, Son rond ventre plus blanc que la
plus blanche ivoire, Ce ventre est le secret de tant de
belles choses, |
LE
Poète Latin, et le Grec mensonger Mais mon beau luc doré
sera le messager, Son teint est tout pareil
à celui de l’Aurore, Et néanmoins elle est
mille fois plus terrible, |
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sonnet 195
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sonnet 196
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LE
Poète Grégeois chante et rechante encore, Son sang lave mon sang, et ma chair
ore, et ore, Son haleine est un musc plus
doucement flairant, Cette haleine embaumée
embaumant l’Univers, |
LE
Poète Latin, et le Grec vantera Mais tant que je vivrai mon luc ne
chantera, Là voit-on le safran et
la lavande croître, Que sur le char mouvant de leur
plus douce haleine |
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sonnet 197
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sonnet 198
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CIl
qui dans les prisons de sa céleste grâce A son nom engravé au
marbre de ma face, Cestui seul qu’entre tous
pour mon époux j’élis, Le Jardin est le lieu de la
Divinité, |
CElle
qui des rayons de ses flamboyants yeux D’une main
ménagère a pillé tout le mieux Aussi le rais de miel de sa
lèvre distille, Le lait avec le miel sont sa douce
éloquence, |
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¶ Dans la marge, devant les vers 5 et 6, « A son nom engravé… / En belles lettres d’or… » : « Jésus-Christ ». |
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sonnet 199
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sonnet 200
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TAndis
que ce grand Roi qui tous les Rois couronne, Je voyais au milieu d’une
exquise couronne En ce brave appareil des hauts
cieux il sortait : De peur dedans le corps tout le
cœur me tremblait, |
TAndis
que je séjourne en mon Jardin fleureux, Tandis que je me pais de mon miel
savoureux, Viens cueillir avec moi tous ces
présents exquis Tes deux yeux sont ainsi que deux
astres luisants, |
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En ligne le
09/10/05.
Dernière révision le 01/03/25.