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sonnet 41
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sonnet 42
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QUand
je sens les rayons de ce divin Soleil Quand mon âme
aperçoit le clair de son vermeil, Ce feu qui brûle et ard
est soutien de ma vie, Puisse donc ce Soleil de sa flamme
luisante, |
QUand
le marbre poli de sa face j’attouche, Quand je vois ces beaux yeux qui
d’un regard farouche Ô de quel zèle
alors j’embrasse fermement Ô de quel cœur
ardent Christine je chéris ! |
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sonnet 43
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sonnet 44
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DE
mon Soleil luisant la lumière éternelle, Que sans aucun décours
ma rondeur immortelle, Puisses-tu donc toujours mon
Soleil, ma lumière, Que d’un cornu croissant
ma plénitude ronde, |
DE
ma Lune qui luit en rondeur toute pleine, Je fais monter si haut le char, qui
la promène Son rond qui rond n’est
rond que de ma sphère ronde, Puisse donc ma splendeur de
splendeur éternelle, |
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sonnet 45
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sonnet 46
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JE
vois dans mon Jardin un éternel Printemps, Son odeur doux flairant dont ivrer
je me sens, Ce Jardin qui me donne et vie et
nourriture, Puisse donc ce Jardin incessamment
répandre, |
JE
vois dans le Jardin de mes divines fleurs, Le ciel voûté
en rond de ses célestes pleurs, Le mieux et plus exquis de ses
grâces divines, Puissé-je à
tout jamais cette fleur douce et tendre, |
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sonnet 47
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sonnet 48
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PAr
les yeux de ma foi l’ardeur de cette flamme Ce feu de son ardeur si vivement
enflamme Car ce feu peut ma glace en son feu
transformer, Ce feu tue et meurtrit ce que
j’ai de mortel, |
PAr
les yeux ce ne fut que la vive étincelle Ce ne fut point non plus pour
ouïr parler celle Non pour avoir senti quelque odeur
gracieux Je ne l’ai
pourchassée à cause de ses biens, |
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sonnet 49
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sonnet 50
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DÉjà
le clair Soleil baignait son chef en l’onde, Jà,
déjà bien avant le doux repos du monde, Ce Christ Dieu immortel qui la
ronde machine, Le serein qui tombant a ma
tête arrosée, |
DÉjà
le clair Soleil qui les ténèbres fuit, Qui marchait lentement,
à pas mollet, sans bruit, Je descendis alors de ma gloire
immortelle, Qui savouré
qu’elle eut le sucre de ma langue, |
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sonnet 51
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sonnet 52
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QUi
a vu le Soleil dessus son char doré Et d’un rayon divin de
clarté décoré, Il a vu mon époux
poursuivant sa Christine, Qui faisait un Printemps de mille
fleurs décloses |
QUi
a pu voir la Lune au Soleil opposée Et des cieux distiller une douce
rosée, Il a vu les beautés de
ma Christine unique, Ma Christine apparaît
belle entre les pucelles, |
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sonnet 53
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sonnet 54
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BLasonne
qui voudra l’odeur du vert Laurier, Blasonne qui voudra le Poivre et
son Poivrier, Le Pommier me sera toujours le Roi
des arbres, Son ombre hospitalier de
l’ardeur me délivre, |
BLasonne
qui voudra des œillets le vermeil, Blasonne cette fleur qui de
goût nonpareil Entre toutes ces fleurs je veux
blasonner celle, La fleur qui jour et nuit
à mes yeux est déclose, |
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- Devant le vers 3, dans la marge,
La « fleur de Jupiter » est
glosée en latin « flos
Jovis », puis en grec
« dios
anthos ». |
La cause de la mort de Christ. |
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sonnet 55
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sonnet 56
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JE
sens d’un mal mortel la fière cruauté, Le mortel de mon mal poursuit la
loyauté Si le Christ mon époux
franc de la mort demeure, Mon mal veut que mon Christ
à la mort je poursuive, |
JE
sens rigueur, douceur, et justice, et pitié Au mal de cette-là je
porte inimitié, Le mal qui la meurtrit, est une
juste peine L’Amour que je lui
porte, est une flamme vive, |
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sonnet 57
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sonnet 58
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Ô
De l’amour divin la douce cruauté ! L’Amour est ennemi de ma
déloyauté, Ô que l’amour
est grand que mon époux me porte ! Ô que d’Amour
divin la douceur est cruelle ! |
Ô
La libre prison de ces beautés tant belles, Ta Foi me tient lié de
deux roides ficelles, Celle que j’ai dans moi
prisonnier me retient, À toutes ces vertus mon
cœur est attaché, |
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sonnet 59
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sonnet 60
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Ô
Trop cruelle Loi ! de qui la loyauté Hélas ! tu ne poursuis
que ma déloyauté, Tes sacrés jugements ne
sont rien que droiture, Je ne puis condamner que ma faute
mortelle, |
Ô
Trop cuisante ardeur qui vient de ces flambeaux ! Ce feu qui brûle et ard
dans l’humide des eaux, Ce feu de son ardeur en mon secret
enclos, Ce feu qui brûle en moi,
d’une même vigueur, |
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En ligne le
09/10/05.
Dernière révision le 26/08/21.