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sonnet 161
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sonnet 162
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JE
reconnais ma faute, et vers vous me viens rendre, Mes péchés
sont trop grands, je ne les puis comprendre J’ai
commis adultère avec le bois et l’or, J’ai
fait tout le rebours de ce que je devais, |
JE
reconnais vraiment que ta Foi n’est
pas morte, Si tu veux qu’en
épi sa tige monte et sorte, As-tu de ma justice à ma
miséricorde Tu dis avoir failli, mais que
j’ai pour ta faute |
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sonnet 163
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sonnet 164
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QUand
libre je vivais franche des passions, Mais depuis qu’asservi
j’eus mes affections Si le Fils qui est franc me rend ma
liberté, Je dépite
l’horreur du péché que j’ai
fait, |
QUand
libre je vivais en l’immortelle gloire, Quand ma chair par la mort eut du
péché victoire, Celle qui pour avoir
abusé follement, Pour s’être
puis après asservie à son Christ, |
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sonnet 165
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sonnet 166
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SI
j’approche ce mont à la croupe gemelle, Si j’ois tonner
d’en haut cette voix immortelle, Si j’ois retentir
l’air au son d’une trompette, Je sens un tel horreur,
qu’une pâle froidure |
SI
j’approche ce mont qui courbe volontiers Qui loge heureusement les Anges
à milliers, Et qui douze huis aussi
bâtis de fines perles, Et si là
j’aperçois Christine belle et blonde, |
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sonnet 167
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sonnet 168
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IL
m’en souvient fort bien, il était lors Dimanche, Son chef était plus
blanc que la neige n’est blanche, Sa grosse voix bruyait de la
même manière, Il portait engravé en
sa cuisse gemelle, |
IL
m’en souvient fort bien : car lors en la campagne Et je vis au coupeau
d’une haute montagne, D’un glaive flamboyant
qu’en sa main j’avais mis, Puis d’un chant tout
dévot par elle retenté, |
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sonnet 169
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sonnet 170
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CE
chef d’or ondoyant sur le blanc col d’ivoire, L’or aussi des deux pieds
enrichis de la gloire C’est celui qui la mer
touche de son pied dextre, Qui enfante en parlant sept
tonnerres horribles, |
CE
gracieux maintien, cette Angélique face, Ces pieds chaussés de
paix, de la paix qui efface Celle qui de son père a
le sang généreux, C’est celle que toujours
je poursuis ardemment, |
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sonnet 171
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sonnet 172
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CEstui-là
que je vis dans le ciel très-luisant, Quatre animaux pleins
d’yeux le louaient en disant, L’arc du ciel
varié se voûtait en courtine, Là sept lampes de feu
étaient toujours ardentes, |
CEtte-là
que je vis grande et grave Princesse, Tous courbés
à ses pieds la clamaient leur maîtresse Tous ceux-ci pour avoir
ployé dessous ses lois, Là
l’Époux leur donnait dedans l’or
blondoyant, |
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sonnet 173
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sonnet 174
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SOus
le sépulcre creux la vie était captive, Alors on pouvait voir une
clarté naïve, Ô bienheureuse mort !
ô sainte passion ! Ne crains donc plus, ma chair, de
la mort la rigueur, |
SOus
l’importable faix de deux monstres terribles Le péché les
perçait de pointes invincibles, Pour mettre en liberté
Christine et ses enfants, Ma chair morte a meurtri la mort
et les Enfers, |
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sonnet 175
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sonnet 176
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MEure
cent, et cent fois Christ mon loyal époux, Mais si l’esprit de
Christ mu d’un juste courroux, Sa mort est de ma chair la mort
toute présente, Et pourtant Christ vaincu, et
vainqueur tout ensemble |
MEure
cent, et cent fois ma blanche colombelle, Si ne peut telle mort par sa rage
cruelle, Le feu, l’eau, le
couteau, la corde et le tombeau Ainsi que du Phénix le
sépulcre poudreux, |
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sonnet 177
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sonnet 178
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JE
dépite la mort et toute sa puissance, Rends les armes, ô mort,
fais des morts délivrance, Tu as courbé sous toi le
saint Adam céleste, Je le vois, je le vois au plus
haut de sa gloire, |
JE
dépite d’Enfer cette gueule gourmande, Rends-toi, horrible Enfer,
à celle qui commande Celle qui redoutait ton soufre
injurieux, Je la vois, je la vois sur la
voûte des cieux, |
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sonnet 179
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sonnet 180
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QUi
est ce brave Duc qui sur l’épaule porte Qui sur un char monté
d’une royale sorte, Et qui pour honorer son triomphe
royal, C’est le Roi
éternel de la terre et des cieux, |
QUi
est cette beauté angélique et céleste, Qui au plein du midi sa
clarté manifeste, Cette belle beauté qui
tout ce qui est ord, C’est Christine au beau
chef qui volant après moi, |
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En ligne le
09/10/05.
Dernière révision le 21/02/25.