Pierre LE LOYER (1550-1634)
Ma mère de moi grosse…
Paris, Abel L’Angelier, 1576.

Du Latin de Pulex, ancien auteur.

Ma mere de moy grosse, vn iour voulut apprendre
Des Dieux quel ie serois : Vn fils, dist Apollon,
Vne fille, dist Mars, nul des deux dist Iunon:
I’estois hermaphrodite alors qu’elle m’engendre.

Demandant quelle fin ma vie deuoit prendre,
Par fer, dist la Deesse : au gibet, Mars selon:
Dedans l’onde, Phebus : & tout cela Clothon
Et ses seueres sœurs ferme voulurent rendre.

Grimpant d’vn arbre vn iour les rameaux bien fueillus.
Mon espee coula & ie tombé dessus,
Mon pied, par cas fortuit, dans vn rameau se lie,

Ma teste se noya dedans vn fleuue creux:
Ainsi à moy femme, homme, & nul de tous les deux,
L’eau, le gibet, le fer, fut le bout de ma vie.

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Du Latin de Pulex, ancien auteur.

Ma mere de moy groſſe, vn iour voulut apprendre
Des Dieux quel ie ſerois : Vn fils, diſt Apollon,
Vne fille, diſt Mars, nul des deux diſt Iunon:
I’eſtois hermaphrodite alors quelle mengendre.

Demandant quelle fin ma vie deuoit prendre,
Par fer, diſt la Deeſſe : au gibet, Mars ſelon:
Dedans londe, Phebus : & tout cela Clothon
Et ſes ſeueres ſœurs ferme voulurent rendre.

Grimpant dvn arbre vn iour les rameaux bien fueillus.
Mon eſpee coula & ie tombé deſſus,
Mon pied, par cas fortuit, dans vn rameau ſe lie,

Ma teſte ſe noya dedans vn fleuue creux:
Ainſi à moy femme, homme, & nul de tous les deux,
L’eau, le gibet, le fer, fut le bout de ma vie.

 

En ligne le 24/04/24.
Dernière révision le 04/10/24.